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Européennes : dernier jour pour s’inscrire sur les listes électorales

Les Français et Européens vivant en France et désirant voter aux élections européennes le 9 juin ont jusqu’à vendredi soir pour s’inscrire en mairie sur les listes électorales. La participation déterminera en partie les résultats du scrutin européen. Explications.

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Pour les non-inscrits et les mal-inscrits, il y a urgence. Il ne reste plus que le vendredi 3 mai pour s’inscrire sur les listes électorales et ainsi pouvoir voter en France aux élections européennes du 9 juin. Passée cette date, il sera trop tard.

L’enjeu est de taille. Plus de 10 millions de personnes sont mal, voire pas du tout inscrites sur les listes électorales, selon une étude de l’Insee publiée en mars, sur la base du scrutin présidentiel de 2022.

Sur près de 50 millions de Français âgés d’au moins 18 ans, l’institut statistique a dénombré 2,9 millions de non-inscrits, et surtout 7,7 millions d’électeurs enregistrés dans une autre commune que celle où ils résident – appelés « mal-inscrits » –, représentant 16,5 % des personnes présentes sur les listes électorales.

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Or, même une faible distance « constitue un obstacle qui peut être rédhibitoire », a expliqué à l’AFP la professeure de sciences politiques Céline Braconnier, qui a calculé que « les chances de s’abstenir sont multipliées par 2,5 » chez les mal-inscrits.

De mauvais augure, alors que la participation aux européennes est traditionnellement faible – à peine plus de 50 % en 2019. En particulier chez les jeunes, dont plus d’un tiers des moins de 30 ans sont mal-inscrits.

Service minimum pour le gouvernement

Pour répondre à cette problématique, le gouvernement a lancé le 24 avril une campagne de communication de dernière minute. Celle-ci est diffusée sur les médias audiovisuels du service public, mais aussi sur les réseaux sociaux avec les hashtags #Européennes2024 et #AllonsVoter.

Alors que seulement 8 % des Français peuvent citer la date exacte des élections européennes, selon l’Eurobaromètre du printemps 2024, la campagne du gouvernement consiste donc à rappeler, d’une part, que celles-ci auront lieu le 9 juin et, d’autre part, à expliquer comment s’inscrire sur les listes électorales.

« C’est bien que le gouvernement s’empare enfin du sujet, mais lancer une campagne alors qu’il ne reste qu’une semaine pour s’inscrire, c’est un peu tard », déplore Antoine Léaument, député La France insoumise (LFI) de l’Essonne.

Ce dernier avait interpellé le 5 mars la secrétaire d’État en charge de la Citoyenneté, Sabrina Agresti-Roubache, qui, consciente de l’enjeu, l’avait invité à travailler avec elle sur le sujet. « J’ai été reçu à son ministère le 21 mars. J’ai remis un document avec des propositions et recommandations à court terme et long terme, mais je n’ai jamais eu de réponse sur une mise en œuvre éventuelle », regrette le député. Contacté, l’entourage de la ministre a botté en touche, expliquant que ce sujet relevait du ministre de l’Intérieur.


« Les riches votent. Et vous ? »

À la différence de la plupart des autres partis, La France insoumise – dont le score le 9 juin dépendra notamment du taux de participation des jeunes – a fait de l’inscription sur les listes électorales un axe majeur de sa campagne pour les européennes. Ses visuels publiés sur les réseaux sociaux en février avaient fait beaucoup parler d’eux. « Les golfeurs votent. Et vous ? », « Les riches votent. Et vous ? », « Les racistes votent. Et vous ? », pouvait-on lire.

Cette campagne au ton provocateur a toutefois été sanctionnée par la justice après une plainte de France Télévisions, son éditorialiste Nathalie Saint-Cricq ayant été elle aussi épinglée avec un slogan similaire : « Nathalie Saint-Cricq vote. Et vous ? ». LFI a été condamnée pour violation du droit à l’image, a dû retirer le visuel de sa campagne et payer une amende de 500 euros de dommages et intérêts.

À défaut d’avoir pris à bras le corps la promotion de l’inscription sur les listes électorales, le gouvernement souhaite désormais amplifier le recours au vote par procuration. Une option déjà plébiscitée par les Français : en 2022, 3,3 millions de personnes – soit 6,7 % des inscrits – avaient désigné un autre électeur pour voter à leur place, en remplissant le formulaire dédié puis en se rendant dans un commissariat, une gendarmerie ou un tribunal pour valider la démarche.

Cette dernière étape n’est désormais plus obligatoire pour ceux qui disposent d’une carte d’identité nouvelle version (au format carte bancaire). Ils peuvent effectuer la procédure entièrement en ligne sur l’application pour smartphone France Identité.



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