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RER : l’extension d’Eole à l’ouest, un espoir pour les Yvelines et la Normandie

Le premier RER E en direction de Nanterre-La-Folie est parti de la gare Saint-Lazare, quai 31, à 10 h 20, lundi 6 mai. Après 3 kilomètres en tunnel, avec des pointes à 120 km/heure, le train doit desservir Neuilly-Porte Maillot, puis la Défense, avant de s’arrêter à Nanterre, nouveau terminus de la ligne. Trois jours plus tôt, sur des quais en bambou fraîchement huilés, les officiels ont loué un chantier terminé à temps pour les Jeux olympiques de Paris 2024, en dépit des quatre trains par heure (seize à terme) qui circuleront dans chaque sens, jusqu’à la fin de l’année. Mais ce prolongement d’Eole à l’ouest marque une étape majeure d’un projet colossal qui redonne de l’espoir aux territoires les plus pauvres des Yvelines, et pourrait, dans un futur plus lointain, fluidifier la desserte vers la Normandie.

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Présenté comme un axe francilien structurant, Eole, fut longtemps avant tout un sujet parisien. Il s’agissait de décharger le RER A, la ligne Est-Ouest dont le tronçon central (Gare de Lyon-Charles-de-Gaulle-Etoile) était déjà victime de son succès à la fin des années 1980. Deux projets sont alors en concurrence. La RATP imagine Meteor, future ligne 14, qui relierait Saint-Lazare au nouveau quartier de bureaux Paris Rive Gauche. La SNCF défend le tracé d’une cinquième ligne de RER, qui, sur 111 kilomètres, croiserait les quatre lignes existantes et relierait la Seine-et-Marne aux Yvelines. A Matignon, Michel Rocard refuse de trancher ; les deux seront financés. « C’est aussi un moment où le gouvernement socialiste commence à réfléchir à l’extension vers la Défense à l’ouest », complète Paul Lecroart, urbaniste à l’Institut Paris Region.

Le premier tronçon, Chelles-Gournay/Haussmann-Saint-Lazare, est inauguré en 1999. En 2003, la ligne s’étire jusqu’à Tournan, dans le sud de la Seine-et-Marne. Mais les coûts et les délais ajournent le projet vers l’ouest. C’est Nicolas Sarkozy, l’ancien maire de Neuilly devenu président de la République, qui le relance, en 2009, alors que la Défense est frappée par la crise financière. Le tracé est revu.

Des fondations fragiles

Plutôt que de piquer vers la banlieue cossue de Saint-Nom-la-Bretèche, le RER desservira le quartier des affaires les Groues, à Nanterre, avant de rejoindre le Mantois. Le chantier – 8 kilomètres de tunnel, trois gares – est hors normes à bien des égards. La facture est d’ailleurs passée de 3,7 milliards à 5,4 milliards d’euros. La révision de la provision pour risques (+ 700 millions) au standard d’un chantier de cette envergure explique une partie. Les aléas techniques et changements de programme, le reste.

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