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Sciences Po Paris : la droite tente d’exploiter la polémique pour attaquer LFI et le gouvernement

Comme Jacques Chirac, Dominique de Villepin ou Alain Juppé avant lui, Bruno Retailleau est un ancien de Sciences Po Paris (promotion 1985). Aujourd’hui, le chef de file des sénateurs Les Républicains (LR) dit ne plus reconnaître une école devenue, à ses yeux, « la fabrique de la bêtise idéologique ». A l’image de l’élu de Vendée, la droite n’a pas de mots assez durs pour commenter les événements récents de la rue Saint-Guillaume.

Après plusieurs semaines de tension, la direction avait annoncé, vendredi 26 avril, un accord avec ses étudiants mobilisés pour la cause palestinienne, par lequel elle s’engageait à organiser un débat interne et à suspendre des procédures disciplinaires lancées contre des manifestants. Avant même la tenue de ce débat, qualifié de « town hall » – terme utilisé aux Etats-Unis pour une grande réunion publique –, organisé jeudi 2 mai par la direction à la demande du comité Palestine de l’école, LR a dénoncé une « capitulation » du gouvernement et de la direction face aux élèves à l’origine des blocages. « En annulant les poursuites disciplinaires à leur encontre, la direction donne blanc-seing aux revendications antisémites », accuse même sur X Eric Ciotti, président du parti de droite, lui-même diplômé de Sciences Po en 1988.

Si l’extrême droite fustige aussi l’attitude des étudiants propalestiniens à l’origine des blocages, ce sont bien Les Républicains qui donnent le ton et ont fait de l’occupation de l’école un sujet hautement politique. A entendre le député LR du Pas-de-Calais Pierre-Henri Dumont, « l’électorat de droite est peut-être plus sensible à ce qui se passe à Sciences Po que celui du Rassemblement national, qui est plus populaire ». Ces derniers jours, cet autre ancien élève du prestigieux établissement parisien (promotion 2011) enchaîne les interventions médiatiques pour dénoncer « la dérive politique et idéologique » qui serait à l’œuvre, selon lui, ces dernières années, à Sciences Po Paris.

L’internationalisation de l’école, lancée sous la direction de Richard Descoings dans les années 2000, aurait « transformé la démographie scolaire ». M. Dumont voit dans les actions en soutien à Gaza les conséquences de « l’alliance » entre plusieurs groupes : « des étudiants étrangers principalement venus des Etats-Unis et du Moyen-Orient », « des fils à papa qui veulent s’offrir un frisson révolutionnaire » et « une partie des étudiants boursiers de banlieue ». Sans oublier, bien sûr, « l’entrisme de La France insoumise [LFI] ».

« La main rouge de LFI »

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