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Dua Lipa, du bar de la plage à la piste de danse

Dua Lipa pose lors de la promotion de son nouvel album, « Radical Optimism », à New York, le 26 avril 2024.

Sur la pochette de son troisième album, la chanteuse Dua Lipa est en grand danger, telle la baigneuse de la première scène des Dents de la mer. En eaux troubles, elle fait face à un aileron de requin. Le visuel reprend l’idée du groupe pop londonien Blur pour The Great Escape (« la grande évasion »), des golden boys qui plongeaient depuis leur hors-bord pour se faire probablement dévorer par un squale. Ce disque était paru en 1995, année de naissance, à Londres, de cette fille d’un rockeur kosovar.

Comme Blur, Dua Lipa joue du contraste entre la situation désespérée et le titre : Radical Optimism. Ici, seul le second terme est exact : en avance sur le solstice d’été, l’objet célèbre effectivement l’hédonisme, à rebours de la noirceur de l’époque. Mais radical, il ne l’est en aucun cas.

Contrairement à Taylor Swift, qui s’est un temps tournée vers le folk, ou Beyoncé, avec ses récentes envies de country, Dua Lipa ne délaisse pas sa zone de confort. Plutôt que de se mettre à l’eau, elle a préféré rester au bar de la plage pour siroter un cocktail – ce qu’on entend d’emblée avec la house tropicale d’End of an Era. Et quand elle s’aventure quelque part, c’est sur la piste de danse attenante.

Rétention maximale d’informations

Après tout, cette formule lui a réussi pour ses deux précédents albums, Dua Lipa (2017), du R’n’B synthétique et percussif, et surtout Future Nostalgia (2020), qui l’a sacrée nouvelle reine du disco (ou reine du néodisco ?) avec des basses funk façon Chic et des envolées de cordes. Et un storytelling sur l’air de la revanche, puisque la malheureuse enfant avait été refusée à la chorale de son école, avant d’être moquée par la suite sur les méchants réseaux sociaux pour ses piètres qualités de danseuse.

Quatre ans plus tard, une éternité quand la gloire peut être aussi éphémère qu’aujourd’hui, Radical Optimism paraît dans des conditions dignes de son statut de star. C’est-à-dire avec une rétention maximale d’informations pour alimenter le mystère qui générera buzz et spéculations.

Au mieux a-t-on appris que Dua Lipa avait effacé l’entièreté de son compte Instagram et teint ses cheveux en auburn. Pour se renouveler, elle affirme s’être plongée dans les courants dominants en Grande-Bretagne dans les années 1990, britpop (Blur, donc) et trip-hop, et plus généralement dans le « psychédélisme ». Chez celle, dont les premières influences sont Pink (modèle vocal le plus évident) et Justin Bieber, Nelly Furtado et Christina Aguilera, ce mot ne se réfère pas à San Francisco et au Grateful Dead, plutôt à une teuf à Ibiza.

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