Le premier ministre indépendantiste écossais, Humza Yousaf, a annoncé sa démission lundi 29 avril, lors d’une conférence de presse à Edimbourg, quelques jours après avoir mis un terme à la coalition entre son parti indépendantiste, le Scottish National Party (SNP), et les écologistes. Après ce divorce, les partis d’opposition avaient déposé deux motions de défiance au Parlement contre M. Yousaf, et les votes étaient prévus cette semaine. Les Verts ayant annoncé qu’ils voteraient contre lui, le premier ministre se trouvait mis en minorité, et cherchait de nouveaux partenaires – sans succès.
Dépasser les divisions politiques actuelles « ne peut être fait que par quelqu’un d’autre à la barre », a-t-il déclaré lundi, ajoutant qu’il resterait en poste jusqu’à la désignation de son successeur. Le Parlement a désormais vingt-huit jours pour trouver un nouveau premier ministre.
M. Yousaf a affirmé qu’il n’est « pas prêt à renoncer à ses principes dans le seul but de s’accrocher au pouvoir » même s’il était, selon lui, « absolument possible » qu’il obtienne un vote de confiance en concluant un accord.
Parti dans la tourmente
Le SNP domine le Parlement local d’Edimbourg depuis 2007 mais il gouvernait depuis 2021 grâce à cette coalition avec les Verts. La décision de mettre fin à l’accord avec les Verts est intervenue une semaine après que le gouvernement écossais a reconnu qu’il serait incapable de baisser de 75 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030, sans pour autant abandonner sa promesse d’atteindre la neutralité carbone en 2045.
Dans une déclaration Patrick Harvie, codirigeant des Verts écossais, a quant à lui affirmé : « Les Verts écossais ne pouvaient plus faire confiance à Humza Yousaf après qu’il avait choisi de mettre fin unilatéralement à l’accord de Bute House [qui consistait à baisser de 75 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030]. Les Verts travailleront avec tout premier ministre qui partage nos valeurs progressistes et qui peut obtenir notre confiance », a-t-il ajouté.
Anas Sarwar, leader du parti travailliste écossais, a rendu hommage à Humza Yousaf « pour le service public qu’il a rendu », mais a pointé « dix-sept années d’échec du SNP ».
« Le premier ministre a bien fait de démissionner », a de son côté réagi Londres à travers la voix d’Alister Jack, secrétaire d’Etat pour l’Ecosse. « Depuis le début, le gouvernement de Humza Yousaf est passé d’une crise à l’autre et il n’a pas su gagner la confiance du parlement écossais. »
M. Yousaf était au pouvoir depuis mars 2023 lorsqu’il avait pris la suite de Nicola Sturgeon, qui avait elle aussi démissionné, plongeant le parti dans la tourmente. Le SNP est plombé par une enquête pour détournement de fonds pour laquelle a été inculpé son ancien directeur général.
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Au niveau national, le parti, qui compte 43 députés au Parlement à Londres, se trouve menacé d’un retour en force du Parti travailliste en Ecosse lors des élections législatives prévues cette année.
