Close

Sous la menace d'un cyclone tropical, la Réunion confinée

La Réunion se prépare dimanche à l’arrivée du cyclone tropical Belal. Il « devrait directement impacter et traverser » l’île française, selon les prévisions de Météo-France. La préfecture a affirmé que le territoire passera en alerte violette dès 6 h lundi, les Réunionnais ont été invités à se confiner. 

Publié le : Modifié le :

4 mn

Le cyclone Belal « devrait directement impacter et traverser » l’île française de La Réunion dans l’océan Indien lundi 15 janvier avec des « vents extrêmes », selon les prévisions de Météo-France.

Le cyclone tropical s’est intensifié dans la nuit de dimanche à lundi et s’approche par le nord-ouest de l’île, où les conditions ont commencé à se dégrader.

« Selon les dernières prévisions, l’oeil du cyclone devrait directement impacter et traverser l’île ce lundi avec des vents extrêmes », indique Météo-France dans son bulletin de lundi vers 0 h 30 GMT. « Belal ne devrait toutefois pas atteindre le stade de cyclone tropical intense », précise l’organisme, comparant son impact à celui du cyclone Firinga de 1989.

Selon Météo-France, les vents pourraient dépasser les 200 km/h sur le littoral et plus de 250 km/h dans les hauteurs de l’île, et des vagues de huit mètres en moyenne sont attendues, avec des vagues maximales de 12 à 15 mètres.

Le préfet de ce département-région de quelque 870 000 habitants a déclenché l’alerte rouge cyclonique à compter de 20 h heure locale (17 h à Paris) dimanche. Maintenant « on va devoir commencer à endurer », a déclaré Jérôme Filippini lors d’une visioconférence de presse dans la soirée.

L’île passera même lundi à 6 h (3 h à Paris) en alerte violette, synonyme de « danger imminent », a annoncé la préfecture en fin de soirée. À partir de ce moment, le confinement strict de la population sera étendu aux services de secours et de sécurité, qui ne pourront plus circuler, et ce jusqu’à nouvel ordre.

L’ensemble du littoral a en outre été placé en vigilance rouge vagues-submersion.

L’île confinée

Jusqu’à mardi matin, les Réunionnais doivent être confinés « dans un lieu sûr », a exigé le préfet.

« Soyez prudents, restez chez vous. L’État est mobilisé à vos côtés », leur a écrit le président Emmanuel Macron dans un message posté sur X (anciennement Twitter).


Le Premier ministre, Gabriel Attal, s’est rendu en début de soirée avec Gérald Darmanin au centre de crise du ministère de l’Intérieur pour faire un point sur les opérations, selon Matignon. « Mes pensées vont aux habitants de La Réunion confrontés à un terrible cyclone. Merci à tous nos agents publics sur le pont pour protéger nos concitoyens », a réagi sur X le chef du gouvernement après cette réunion.


La présidente de la région, Huguette Bello, a invité sur X « les Réunionnais à la plus grande prudence ». « Une rude épreuve se présente à nous », a-t-elle estimé.


La Réunion n’a plus été frappée par un cyclone intense depuis dix ans et le passage de Bejisa dans les premiers jours de 2014.

« Ce qui arrive sur La Réunion est un phénomène qui est sans doute encore plus intense que ce qu’on pouvait évoquer hier quand on donnait des références à 10 ans, 20 ans », a prévenu le préfet, évoquant plutôt Firinga, en 1989, voire Jenny, en 1962.

Un passage en « alerte violette », qui signifierait une « interdiction » de sortie aussi pour les équipes de secours, n’est « pas exclu ».

Mises en garde contre des « crues des cours d’eau de l’île »

« L’œil du cyclone peut passer sur La Réunion et une accalmie peut être ressentie : ça ne doit pas être compris comme la fin du cyclone bien au contraire, car les vents vont reprendre dans des directions complètement différentes », a prévenu Céline Jauffret, de Météo France.

« Il reste une vigilance particulière sur l’impact des crues », avec des « seuils qui ont des références à 30 ans ou à 100 ans », a insisté le préfet. Des municipalités sont allées démarcher les habitants pour « convaincre les personnes de quitter leur domicile, on y est pas arrivé à chaque fois, on va continuer de le faire ».

L’aéroport international Roland-Garros, sur la commune de Sainte-Marie (nord), a fermé à 16 h locales (13 h à Paris), et tous les réseaux de transports en commun se sont arrêtés à 18 h (15 h à Paris), ce jusqu’à nouvel ordre.

Six centres de vie ont été mis en place pour des patients nécessitant des équipements pour leurs soins, en plus des 142 centres d’hébergement déployés sur le territoire afin d’accueillir des personnes précaires ou habitant en bord de ravines ou cours d’eau en cas de crue, selon les autorités.

Quelque 2 000 pompiers sont mobilisés sur place, a déclaré la porte-parole du gouvernement, Prisca Thevenot, sur BFMTV.

Le spectacle de la houle déferlant sur les côtes a attiré de nombreux badauds une partie de la journée. « Le préfet nous a demandé de nous préparer à vivre quelques jours en autarcie, alors on vient voir un peu la mer avant de s’enfermer », a indiqué à l’AFP Marie-Ève, qui n’a donné que son prénom.

« On a dû faire s’éloigner du rivage un certain nombre de récalcitrants qui prenaient des risques encore tard dans la journée, mais c’est quand même l’exception par rapport au comportement de la population », a affirmé le préfet dans la soirée.

Avec AFP


source

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

0 Comments
scroll to top