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Le nouveau Premier ministre, Gabriel Attal, à la tâche pour former le futur gouvernement

Gabriel Attal va s’atteler dès mercredi à former son futur gouvernement, au lendemain de sa nomination par le président de la République, destinée à insuffler un nouvel élan à un quinquennat en panne. Le haut-fonctionnaire Emmanuel Moulin, actuel directeur du Trésor et ancien directeur de cabinet de Bruno Le Maire, a été nommé directeur de cabinet du nouveau Premier ministre.

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Devenu à 34 ans le plus jeune Premier ministre de l’histoire de la République, Gabriel Attal va, dès mercredi 10 janvier, commencer à composer son équipe gouvernementale sous le signe du « réarmement » et de la « régénération » souhaités par Emmanuel Macron.

Les deux hommes, qui se sont de nouveau rencontrés mardi soir, ont « la volonté d’aller vite, sachant que l’exercice est par définition imprévisible », a-t-on fait savoir dans l’entourage présidentiel. En attendant, le Conseil des ministres qui devait se tenir mercredi matin a été reporté sine die.

Le nouveau locataire de Matignon a commencé par recruter son directeur de cabinet : Emmanuel Moulin, actuel directeur du Trésor et proche du ministre de l’Économie Bruno Le Maire et du secrétaire général de l’Élysée Alexis Kohler. Un haut fonctionnaire qui « dispose d’une parfaite connaissance du fonctionnement de l’État », a indiqué mercredi l’entourage de Gabriel Attal.

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Après un premier déplacement, dans la foulée de sa nomination, dans le Pas-de-Calais touché par les inondations, le Premier ministre va devoir trouver un difficile équilibre au sein de la majorité pour la nomination d’une équipe ministérielle que certains voudraient plus resserrée. « Les [Édouard] Philippe et [François] Bayrou font sûrement monter les enchères pour peser sur la composition du gouvernement », analyse un cadre macroniste parlementaire en évoquant les influents chefs des partis Horizons et Modem, membres de la majorité.

Le casting devrait être bouclé d’ici « la fin de semaine », a indiqué sur LCI le président du Sénat, Gérard Larcher, qui a « eu un échange téléphonique » avec le nouveau Premier ministre mardi soir.

Seule certitude, Gérald Darmanin « est assuré de rester à Beauvau comme il le souhaitait » après avoir « eu un échange avec le président qui lui a redit sa confiance », selon une source proche du ministre de l’Intérieur.

D’autres poids lourds de la majorité ont aussi fait passer des messages. Comme le patron du MoDem, François Bayrou, qui a confié au Parisien ses « interrogations » sur « l’expérience nécessaire » pour le choix du successeur d’Elisabeth Borne. Manière de faire « monter les enchères pour peser sur la composition du gouvernement », analyse un cadre parlementaire macroniste.

Tractations politiques

Les tractations battent donc leur plein en coulisse, et les rumeurs fusent sur ceux qui pourraient quitter le navire à l’occasion du remaniement. « On peut comprendre que (Bruno) Le Maire par ego n’ait pas envie d’être sous l’autorité de son ex-secrétaire d’Etat », a ainsi susurré un conseiller de l’exécutif.

Un cadre du camp présidentiel évoque aussi les départs possibles du porte-parole du gouvernement Olivier Véran, ou du ministre des Transports Clément Beaune tombé en disgrâce à cause de ses réticences sur la loi immigration.


Plusieurs autres ministres de l’aile gauche de la macronie ont exprimé à des degrés divers leur désaccord face au virage à droite opéré à l’occasion du vote de ce texte. La question de leur maintien au sein du gouvernement sera au coeur des discussions.

Gabriel Attal devra aussi se trouver un successeur au ministère de l’Éducation nationale qu’il n’aura occupé que cinq mois. Il a assuré, mardi, que la « cause de l’école » demeurerait la « mère de nos batailles ». 

Malaise interne

La nomination de celui qui fait partie des personnalités politiques préférées des Français a semble-t-il fait grincer quelques dents en interne au sein du gouvernement sortant, notamment chez ceux qui ambitionnent de succéder à Emmanuel Macron et observent avec inquiétude sa fulgurante ascension. 

Chargé de redonner « audace » et « mouvement » à un quinquennat à la peine, le Premier ministre va pourtant faire face aux mêmes difficultés que celle qui l’a précédé, Élisabeth Borne : absence de majorité absolue à l’Assemblée nationale et macronie fracturée par la loi immigration. 

Gabriel Attal a en ligne de mire les élections européennes du 9 juin. Il sera en partie jugé sur sa capacité à réduire l’écart important, selon les sondages, entre la liste de la majorité et celle du Rassemblement national, donnée largement gagnante et conduite par un autre jeune responsable politique ambitieux, Jordan Bardella.

Dans son discours de passation de pouvoir mardi après-midi, le Premier ministre a affiché l’objectif de « garder le contrôle de notre destin et libérer notre potentiel français ». Il a aussi promis de réunir rapidement « toutes les forces vives de ce pays », partenaires sociaux et élus locaux.

Avec AFP

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