Gabriel Attal, qui a été nommé mardi 9 janvier au poste de premier ministre par Emmanuel Macron, bat un record par son jeune âge : né le 16 mars 1989, il n’a que 34 ans, soit trois ans de moins que Laurent Fabius à son arrivée à Matignon en 1984. Et près de vingt ans de moins que la moyenne des chefs du gouvernement français à leur entrée en fonctions (52 ans et demi).
L’ancien porte-parole du gouvernement – et éphémère ministre de l’éducation nationale – succède à Elisabeth Borne, qui quitte Matignon après moins de vingt mois en poste, à la tête de deux gouvernements successifs. Une longévité assez limitée, puisque la durée moyenne d’un mandat de premier ministre de la Ve République dépasse deux ans et demi. A noter toutefois que Mme Borne a été ministre sans discontinuer durant tout le premier quinquennat d’Emmanuel Macron, chargée successivement des transports, de la transition écologique puis du travail.
Le premier ministre le plus éphémère fut Bernard Cazeneuve, dernier chef du gouvernement de François Hollande, durant un peu plus de cinq mois. A l’opposé, Georges Pompidou a passé plus de six ans à Matignon, et François Fillon a tenu toute la durée du quinquennat de Nicolas Sarkozy.
Mais la nomination de Gabriel Attal marque aussi la fin d’une timide tentative de féminisation à la tête du gouvernement. Si les équipes ministérielles sont désormais soumises à la parité, il reste très rare qu’elles soient dirigées par une femme : Elisabeth Borne n’était que la deuxième après Edith Cresson, restée à peine plus de dix mois. Soit deux sur vingt-cinq premiers ministres (8 %) pour moins de 4 % de la durée totale en fonctions.
Mise à jour du 10 janvier à 10 heures : correction d’une erreur sur la durée des gouvernements de Raymond Barre et modification des graphiques et données correspondants.
