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Affaire Business France : Muriel Pénicaud mise en examen pour « complicité de favoritisme »

L’ex-ministre du travail Muriel Pénicaud lors du forum d’été du Medef sur le campus de HEC, à Jouy-en-Josas (Yvelines), le 29 août 2018.

C’est une mise en cause qui devrait susciter quelques remous à l’Elysée. Selon les informations du Monde, confirmées par une source judiciaire, l’ex-ministre du travail d’Emmanuel Macron (de 2017 à 2020) Muriel Pénicaud, 68 ans, a été mise en examen, en octobre, pour « complicité de favoritisme » dans le cadre de l’information judiciaire ouverte en mars 2017 par le parquet de Paris dans l’affaire dite « Business France ».

Cette enquête vise une soirée organisée au pas de charge à Las Vegas, le 6 janvier 2016, et destinée à mettre en lumière la high-tech et les start-up françaises. L’événement dit « French Tech » avait eu lieu en marge du Consumer Electronics Show (CES), grand raout de l’innovation technologique, à la demande pressante d’Emmanuel Macron, alors ministre de l’économie, de l’industrie et du numérique de François Hollande et désireux d’étaler ses ambitions présidentielles.

C’est Business France, un organisme public destiné à la promotion de l’image économique de la France sur le plan international, placé sous la tutelle de Bercy et alors dirigé par Mme Pénicaud, qui était à la manœuvre pour cet événement au luxueux hôtel The Linq de Las Vegas, dont le coût global s’est élevé à 381 000 euros, une facture ramenée à 289 000 euros après négociations.

Dysfonctionnements

Or, ce montant était supérieur au plafond (207 000 euros) à partir duquel Business France aurait dû lancer un appel d’offres pour l’organisation de cette soirée, à laquelle a participé M. Macron, barbe de trois jours, et des centaines d’entrepreneurs français (dont Pierre Gattaz, alors patron du Medef) et de journalistes.

Mais l’organisation de cet événement a été confiée, sans mise en concurrence, à l’agence de communication Havas, mise en examen pour « recel de favoritisme » dans ce dossier en 2019. L’agence a toujours clamé avoir été choisie dans le cadre d’un contrat-cadre, paraphé en 2015 avec Business France, et qui serait censé octroyer à Havas une forme d’exclusivité.

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C’est un rapport critique de l’Inspection générale des finances (IGF) qui avait relevé des dysfonctionnements dans l’organisation de cette soirée, l’absence d’appel d’offres et la méconnaissance des règles par Business France. Ledit rapport, transmis par Bercy, avait conduit le parquet de Paris à ouvrir une enquête sur cette soirée de Las Vegas.

Echanges de courriels

Membre du gouvernement d’Edouard Philippe, Mme Pénicaud avait été initialement placée sous le statut de témoin assisté en mai 2018 après son audition par le magistrat instructeur alors chargé du dossier, Renaud Van Ruymbeke. Présidente du fonds de dotation de mécénat privé Sakura et ex-représentante permanente de la France auprès de l’Organisation de coopération et de développement économiques (2020-2022), Mme Pénicaud a toujours nié avoir pris connaissance des détails financiers de cette soirée.

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