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Cash Express, caverne d’Ali Baba de l’occasion : « C’est pratique, on prend le cash et on achète de nouveau »

Des figurines Dark Vador de la taille d’un enfant, des guitares et des claviers électriques, des friteuses, des machines à pain, des robots aspirateurs, des PC qui changent de couleur, une montagne d’accessoires de gaming, des rayons de mangas, de jeux vidéo, de DVD de blockbusters et de séries B. Mais aussi des vinyles de Keith Jarrett ou de Demis Roussos, des vitrines de MacBook Pro, de tablettes et de smartphones, derniers modèles ou premiers prix, avec toujours la mention de l’état de la batterie… Les boutiques Cash Express ont un côté caverne d’Ali Baba.

Au magasin Cash Express du centre commercial de la Cerisaie, à Fresnes (Val-de-Marne), le 9 décembre 2023.

Ici – comme chez les concurrents Easy Cash, Cash Converters ou Mercato –, on rachète et on revend des objets d’occasion. Rue d’Alésia, dans le 14e arrondissement de Paris, ou dans la zone commerciale de Fresnes (Val-de-Marne), on y croise la même étonnante variété de profils et de motivations, comme une plongée dans la diversité des rapports à la consommation d’occasion, un marché en pleine expansion : + 22 % depuis 2020 au niveau mondial (105 milliards d’euros), selon une étude de Tripartie et Wavestone parue fin 2022.

Nabila (les personnes interrogées n’ont pas souhaité donner leur nom), une assistante dentaire de 54 ans, observe des montres en vitrine. Elle vient souvent, dit-elle, « pour équiper la maison en robot, cafetière… Franchement, c’est plus possible de faire autrement. Avant, oui, j’avais un bon salaire, mais il n’a pas bougé, alors que beaucoup de choses ont augmenté ». La montre repérée pour sa fille ferait « un beau cadeau de Noël. Mais 189 euros, ça fait beaucoup d’argent ».

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Bonnet jusqu’aux yeux, Christian, 60 ans, a fait mettre un téléviseur de côté. Il doit attendre pour se l’offrir que tombe son allocation-chômage, car son contrat aidé d’agent de régulation dans le métro a pris fin. Ces 250 euros sont une « grosse dépense », mais « vivre sans télé, c’est pas évident… Y en a qui peuvent s’en passer, moi pas ».

Au magasin Cash Express du centre commercial de la Cerisaie, à Fresnes (Val-de-Marne), le 9 décembre 2023.

Le regard vague, Yacine, 44 ans, voudrait vendre une guitare. « Je suis dans le dur. Je dors sous une tente. J’ai vraiment besoin d’argent. » Mais l’instrument n’a plus de cordes. A peine l’étui ouvert, l’acheteur, Michael Halgand, fait non de la tête. « Si j’ai le moindre doute, j’achète pas, confie-t-il un peu plus tard. Je me suis déjà retrouvé au poste pour avoir vendu un objet volé. Plus jamais ! »

« Chaque achat doit être réfléchi »

La transaction est bien codifiée. « On se met d’accord sur un prix. On teste le produit. Le client doit présenter sa carte d’identité et signer le livre de police [le registre exigé pour tracer les objets]. Puis on met en vente avec une garantie de douze mois. Le vendeur repart aussitôt avec l’argent en cash », explique Guillaume Bertinet, gérant des boutiques de Fresnes et d’Alésia.

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