Close

48 heures à Bergame





source
https://assets-decodeurs.lemonde.fr/doc_happens/231130-10-desti-2024/structure.txt


Trois ans après la pandémie de Covid-19 qui avait ravagé la province de Bergame en 2020 (environ 6 000 morts en mars 2020), la ville de 116 000 habitants choisie comme Capitale européenne de la culture en 2023, avec sa voisine Brescia, n’a jamais accueilli autant de visiteurs. Elle séduit par l’histoire monumentale de sa citta alta (ville haute) et l’atmosphère détendue de sa citta bassa (ville basse).

Jour 1

8 heures Le centre de l’architecte

Après le cappuccino sous les arcades de l’élégant café Balzer, et avant de grimper vers le patrimoine Renaissance, la découverte de Bergame commence par une autre architecture, le Centro Piacentiniano (1), du nom de Marcello Piacentini (1881-1960), l’architecte préféré de Mussolini, celui de l’EUR à Rome, le quartier symbole de l’esthétique fasciste. Entre 1907 et 1924, il dessina le nouveau centre : palais de justice, Banque d’Italie, chambre de commerce, la poste avec sa tour horlogère, mais aussi la place Dante close par les arcades du Sentierone, la promenade. L’ensemble néoclassique empreint de rationalisme confère un charme suranné à ce décor où tous se croisent selon les heures.

9 h 30 Le condottiere est un couillon

Pour accéder à la ville haute, le petit funiculaire est un manège trop fréquenté. Autant grimper à pied vers deux places contiguës et exiguës où se bousculent les styles architecturaux. Sur la piazza del Duomo (2), la cathédrale est une profusion baroque de marbres et de couleurs sous les fresques de Francesco Coghetti, enfant du pays. Juste à côté, la basilique de Santa Maria Maggiore abrite un magnifique ensemble en marqueterie du XVIe siècle : quatre-vingts panneaux dessinés par Lorenzo Lotto (1480-1556), peintre vénitien, et ciselés par Giovan Capoferri, prodigieux de minutie pour raconter la création du monde.

Tout contre la basilique, pâtisserie Renaissance de marbre polychrome, la chapelle Colleoni porte le nom d’un condottiere enrichi grâce à son armée de mercenaires au service, tour à tour, de Venise et de Milan alors ennemies. Vers 1470, il souhaita cette église-mausolée pour son sarcophage de marbre et sa statue équestre dorée. Très fier de son patronyme (Coglione veut dire « couillon »), le soudard plaça trois paires de testicules sur son blason. Celui qui orne la grille d’entrée est poli par les mains qui le touchent dans l’espoir de bonne fortune.

Juste en face, dans le palazzo della Ragione (palais de la Raison pour le gouvernement puis la justice) perché sur ses arches, des fragments de fresques de Bramante dialoguent en beauté avec les œuvres très contemporaines conçues à la demande de Lorenzo Giusti, qui dirige l’excellente Galleria d’arte moderna e contemporanea (GAMeC) de Bergame. Derrière, la piazza Vecchia est un concentré d’Italie avec la Torre civica (dont la cloche annonçait la fermeture des portes de la cité), le palazzo del Podesta qui abrite le Museo del Cinquecento (XVe siècle), la fontaine de marbre des Contarini et la façade du palazzo Nuevo, aujourd’hui bibliothèque.

Il vous reste 65% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

source

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

0 Comments
scroll to top