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Le gouvernement présente un « pacte » pour répondre à la disparition des exploitations agricoles

C’était une promesse de campagne d’Emmanuel Macron, réitérée, en septembre 2022, devant les membres du syndicat Jeunes Agriculteurs, affilié à la FNSEA. En l’occurrence la présentation d’un pacte et une loi d’orientation et d’avenir agricoles (PLOAA) dont l’origine était un constat sans appel : d’ici à dix ans, un tiers des agriculteurs seront partis à la retraite.

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Finalement, les grandes lignes du pacte d’orientation pour le renouvellement des générations en agriculture, selon sa nouvelle dénomination, ont été présentées par Marc Fesneau, lors d’un déplacement en Normandie, vendredi 15 décembre. Le ministre de l’agriculture avait déjà dévoilé quelques pistes en septembre à l’occasion d’une visite lors des Terres de Jim, fête agricole organisée par les Jeunes Agriculteurs. A ce moment-là, il avait redit l’engagement de l’Etat d’installer 150 000 nouveaux agriculteurs en dix ans. Un objectif ambitieux quand on sait qu’entre 2010 et 2020, la France a perdu près de 100 000 fermes et en compte désormais moins de 389 000. Cette ambition a disparu de la mouture finale.

Sans engagement chiffré donc, ce pacte comprend 35 mesures dont une partie sera traduite sous forme législative. Le projet de loi devrait être présenté en conseil des ministres le 17 janvier 2024 et discuté par les députés et les sénateurs entre février et mars. La gestation a été longue. Une période d’intenses concertations organisées à l’échelle nationale comme régionale s’est déroulée entre janvier et début juin. Le grand public sollicité sur ces questions a, pour sa part, envoyé 40 000 contributions. Depuis, la présentation du pacte et du texte de loi a plusieurs fois été annoncée avant d’être à chaque fois repoussée.

Former une nouvelle génération

L’ambition affichée par le gouvernement est de fixer un cap à l’horizon 2030-2040 pour accompagner l’enjeu démographique, au moment où les défis climatiques, environnementaux, technologiques et économiques conditionnent l’agriculture de demain. Le ministère de l’agriculture décline cette stratégie en quatre axes prioritaires : renouer le lien entre agriculture et société, faire émerger une nouvelle génération d’agriculteurs, revoir le système de production à l’échelle de l’exploitation et reconvertir également le système de production à l’échelle d’une filière ou d’un territoire.

Plus concrètement, le gouvernement veut inciter les jeunes à s’orienter vers les métiers agricoles et agroalimentaires et refonder le lien entre le monde agricole et les Français en repartant de la jeunesse. Il se dit prêt à financer une campagne de communication nationale sur les « métiers du vivant » et affirme sa volonté de les faire découvrir aux élèves de l’école élémentaire, du collège et du lycée par le biais de stages. Pour former une nouvelle génération d’agriculteurs, l’idée est de faire évoluer l’enseignement agricole en créant, en 2025, un bachelor agro de niveau bac + 3 et en constituant un réseau d’experts qui viendront en soutien aux formateurs.

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