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Alerte sur des cas sévères d’infection néonatale à entérovirus

Certaines infections virales et bactériennes connaissent, depuis l’été 2022, une recrudescence à la fois plus précoce et plus importante, en particulier chez les tout-petits. Ce fut le cas avec l’importante vague de cas de bronchiolite – provoquée par le virus respiratoire syncytial –, c’est aussi le cas avec les infections à entérovirus. La transmission de ce groupe de virus à ARN se fait par contact de personne à personne ou par le biais d’objets, provoquant diverses maladies infectieuses et donnant lieu à des épidémies annuelles, en général à l’automne et en été. La plupart du temps, ces affections sont bénignes, mais elles peuvent parfois conduire à des formes sévères chez les enfants, traditionnellement neurologiques, comme dans le cas de la méningite, mais aussi respiratoires, cardiaques ou digestives.

Dans un point de situation, publié lundi 17 juillet, Santé publique France (SPF) et le centre national de référence des entérovirus et parechovirus s’alarment du fait que, depuis début juin, « le nombre de passages aux urgences et d’hospitalisations pour méningite virale apparaît en augmentation et atteint des niveaux comparables à ceux de 2018 et 2019. Cela fait craindre une intensification de la circulation des entérovirus cet été, en particulier en raison de la constitution d’un réservoir de jeunes enfants non immunisés depuis 2020, et pourrait indiquer un pic estival attendu dans les prochaines semaines ». Les deux établissements alertent en particulier sur la circulation d’un nouveau variant d’echovirus 11 (E11), détecté depuis le mois de juin 2022 et jamais identifié auparavant.

En 2022, 25,7 % des infections néonatales (entre la naissance et le vingt-huitième jour) étaient à entérovirus – 444 nouveau-nés –, contre 12,8 % sur la période 2016-2021. Sur la même période, même si elle reste très faible, la létalité a fortement augmenté, s’établissant à 1,8 %, contre 0,4 %.

Probable transmission de la mère à l’enfant

Au total, entre juillet 2022 et mars 2023, neuf nouveau-nés de moins de 7 jours (dont quatre paires de jumeaux, sans qu’on puisse expliquer pourquoi) ont été infectés par cet echovirus 11, six en 2022 et trois en 2023. Pour tous les cas, un ou plusieurs signes cliniques sont apparus moins de sept jours après la naissance, ce qui laisse supposer une transmission dite « verticale », c’est-à-dire de la mère à l’enfant. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), chez quatre des cinq mères, une infection à E11 a été confirmée par analyse d’échantillons sanguins. « Toutes les mères testées présentaient des signes gastro-intestinaux ou de la fièvre lors de l’accouchement ou dans les trois jours précédents », selon l’institution internationale. Outre la circulation de l’E11, la survenance de l’infection dans les sept premiers jours ou encore la prématurité et le petit poids de naissance (qui concernaient cinq nouveau-nés sur neuf) pourraient expliquer la brutalité de l’infection.

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