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L'étude Pisa montre une "baisse inédite" du niveau scolaire, y compris en France

La crise du Covid-19 a fortement affecté les performances des élèves à travers le monde, révèle l’étude de référence en matière d’éducation de l’OCDE, publiée mardi, qui enregistre une « une baisse inédite » des résultats scolaires à travers le monde. Si la crise sanitaire est pointée du doigt, d’autres facteurs expliquent cette dégringolade historique du niveau des élèves.

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Publiée mardi 5 décembre, la nouvelle édition de l’enquête Pisa, consacrée aux systèmes éducatifs des pays de l’OCDE, est marquée par une « baisse inédite » des performances des élèves après la crise du Covid-19, y compris en France.

Publiée tous les trois ans – mais repoussée cette fois d’un an en raison de l’épidémie de Covid-19 –, le classement Pisa est devenu une référence mondiale, très scrutée par les gouvernements.

Elle sonde depuis 2000 les performances des systèmes éducatifs à travers les compétences en sciences, mathématiques et compréhension de l’écrit des élèves de 15 ans. À chaque fois, un de ces trois domaines est plus amplement développé, cette fois-ci les mathématiques. Les exercices ont été soumis en 2022 à 690 000 jeunes de 81 pays et territoires.

Comme pour la précédente édition, où quatre métropoles et provinces chinoises (Pékin, Shanghaï, Jiangsu, Zhejiang, qui n’ont pas pu participer cette fois) étaient arrivées en tête, plusieurs pays asiatiques figurent parmi les meilleurs élèves. Singapour se place largement au sommet du classement en mathématiques, sciences et lecture, comme en 2016.

En maths, la petite république insulaire est suivie par Macao, Taïwan, Hong Kong, le Japon et la Corée du Sud. « On continue d’avoir des pays d’Asie, et notamment sur les mathématiques, qui trustent vraiment les premières performances », explique Eric Charbonnier, spécialiste de l’éducation à l’OCDE.

Principal fait marquant de cette édition 2022 : les résultats « montrent une baisse inédite de la performance des élèves dans l’histoire de Pisa », souligne l’OCDE.

« En mathématiques, la moyenne des pays de l’OCDE a baissé de 15 points par rapport à 2018, alors que la différence entre chaque cycle n’avait jamais dépassé les quatre points auparavant. En compréhension de l’écrit, la baisse est de 10 points dans la moyenne de l’OCDE », et les résultats en sciences sont restés stables, détaille Irène Hu, analyste de l’OCDE.

En cause pour expliquer la « chute dramatique » des performances : la crise du Covid, qui « bien sûr a un impact sur ce que l’on observe » et a été « un accélérateur de baisse de performances », indique Eric Charbonnier.

La France dans la moyenne

Mais, tempère l’expert, « il ne faut pas tout faire porter au Covid non plus » car « il y avait déjà une tendance à la baisse depuis une dizaine d’années » globalement, et « on n’a pas vu de lien direct entre les fermetures d’écoles et la performance ».

La France se situe, comme en 2018, dans la moyenne des pays de l’OCDE, « à un niveau comparable à celui de l’Espagne, la Hongrie et la Lituanie dans les trois matières », relève Irène Hu.

Elle est classée 22e en maths, 24e en compréhension de l’écrit et 22e en sciences, parmi les 38 pays de l’OCDE (statistiquement « entre la 15e et la 29e place en mathématiques et sciences » et « entre la 11e et la 29e » en lecture, selon l’OCDE).

Mais ses résultats sont « parmi les plus bas jamais mesurés », selon l’OCDE. En mathématiques, elle connaît entre 2018 et 2022 « une baisse historique du niveau des élèves », souligne Eric Charbonnier.

Le métier d’enseignant moins attractif

Marquée par un poids très fort de l’origine sociale dans la réussite des élèves, la France reste aussi « l’un des pays de l’OCDE où le lien entre le statut socio-économique des élèves et la performance qu’ils obtiennent au Pisa est le plus fort », mais « sans aggravation notable » entre 2012 et 2022, indique l’OCDE.

D’autres pays européens, comme l’Allemagne – qui avait opéré depuis 2000 un redressement spectaculaire, dit « choc Pisa » –, la Finlande – où les inégalités entre filles et garçons se creusent – ou encore la Norvège, connaissent des baisses plus importantes que la France en mathématiques.

Mais « cette chute de la performance n’est pas non plus une fatalité mondiale, puisque certains pays ont réussi à la limiter », voire à « maintenir la performance » comme en Suisse ou en Corée, « ou à l’augmenter comme au Japon », analyse Irène Hu.

Outre le Covid, d’autres facteurs sont avancés par l’OCDE pour expliquer la baisse des résultats : la crise d’attractivité du métier d’enseignant, qui touche de plus en plus de pays, le manque de soutien aux enseignants et aux élèves, ou encore l’implication des parents, moins forte qu’en 2018.

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