Close

La stratégie du conflit permanent de Jean-Luc Mélenchon, de polémique en polémique

Le fondateur de La France insoumise et ancien député, Jean-Luc Mélenchon, à Paris, le 6 juin 2023.

Libéré, en quelque sorte, de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) avec les autres partis de gauche, dont il a acté la fin, samedi 2 décembre, Jean-Luc Mélenchon poursuit inéluctablement sa stratégie de conflictualisation. Dimanche 3 décembre, le fondateur de La France insoumise (LFI) a provoqué un nouveau scandale, en qualifiant Ruth Elkrief de « manipulatrice » sur X, dans la foulée d’un entretien tendu entre la journaliste et éditorialiste de LCI et le numéro deux de LFI, Manuel Bompard. « Si on n’injurie pas les musulmans, cette fanatique s’indigne », a poursuivi M. Mélenchon, provoquant, dans un mouvement devenu habituel, l’indignation des uns et la défense inflexible des autres.

Côté indignation, le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a dénoncé une « attaque ignoble ». Le ministre des transports, Clément Beaune, a lui fustigé « un message répugnant » qui n’a qu’un but, « faire monter l’extrême droite ». A droite, le chef de file du parti Les Républicains (LR), Eric Ciotti, a témoigné de son « soutien » à Ruth Elkrief, en qualifiant M. Mélenchon de « vulgaire lanceur de fatwas » et de « collabo des islamistes ». Le président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, l’a accusé « d’incarner politiquement le nouvel antisémitisme », « probablement par pur cynisme électoral ».

A gauche, les réactions ont été plus rares. Seule la cheffe de file des écologistes, Marine Tondelier, lui a demandé « d’effacer » son post. Elle-même avait été ciblée – sans être nommée – par le leader « insoumis » le 30 novembre, dans une conférence à Rochefort (Charente-Maritime). « Va-t’en dans une cité populaire, en tenant la main d’un Vert qui a expliqué qu’“Allah Akbar”, c’est débile, tu vas voir qui c’est le boulet, lui ou elle ? », avait-il fait mine de s’interroger devant un public acquis à sa cause. Une allusion directe à la secrétaire nationale d’Europe Ecologie-Les Verts, qui avait considéré après la manifestation propalestinienne du 19 octobre qu’il était « débile et choquant dans le contexte » de scander « Allah akbar » lors du rassemblement. Elle s’en était excusée.

« Une cible dans le dos de Mme Elkrief »

Obéissant à une chorégraphie bien huilée, toute la garde rapprochée de Jean-Luc Mélenchon est ensuite montée au créneau pour le défendre. « Le système médiatico-politique se sent en danger et se défend », a écrit sur X le député LFI du Nord Ugo Bernalicis. Son collègue de l’Essonne, Antoine Léaument, a souligné « la caste médiatico-politique », la comparant à un « monde autocentré, en cercle fermé, et dont le nombrilisme n’a d’égal que la déconnexion ». « Elle fait de la politique, nous aussi. On rend coup pour coup », justifie l’élu de Haute-Garonne Hadrien Clouet, en parlant de Ruth Elkrief. Mais malgré les apparences, la dernière sortie du fondateur de LFI n’a pas fait l’unanimité dans son camp. Certains se disent « fatigués » des polémiques à répétition, alors qu’ils avaient cru comprendre qu’il « se calmerait » un peu.

Il vous reste 50% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.


source

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

0 Comments
scroll to top