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Après la démission du conseil municipal, le village de Sainte-Radegonde appelé aux urnes

Lors des élections législatives au Touquet (Pas-de-Calais), le 19 juin 2022.

Le froid glacial de cette fin novembre n’a pas découragé quelques habitants de Sainte-Radegonde, près de Libourne, en Gironde, à venir acheter du pain à la boulangerie du village. Dans cette commune de 440 habitants, ce commerce est l’un des seuls, avec le garage un peu plus loin. En face, l’école communale. Et, bien sûr, la mairie. C’est là, le 20 octobre, que l’ensemble des membres du conseil municipal a démissionné avant que le maire, Robert Hardy, élu en 2020, ne jette l’éponge lui aussi.

En cause, une gestion difficile des dossiers de la commune, et une mésentente globale avec l’édile. La secrétaire de mairie a elle aussi décidé de quitter son poste, une fois passées les nouvelles élections municipales, qui se tiendront les 10 et 17 décembre.

Les riverains interrogés ont préféré garder l’anonymat, dans un contexte politique tendu dans le village. L’une d’entre elles défend l’édile, qu’elle connaît personnellement, un homme « ouvert au dialogue », et dénonce des arrangements qui perdurent dans ces villages où les accords, notamment pour classer les terrains et ainsi décider de leurs constructibilités ou non, sont épineux.

En 2012 déjà, Sainte-Radegonde avait été mise sous tutelle par la sous-préfecture de Libourne pendant trois mois car les désaccords entre le maire d’alors, Jacques Pauillac, et son conseil municipal ne permettaient pas de voter le budget de la commune. « A force, plus personne ne voudra se présenter ! », soupire la riveraine rencontrée devant la boulangerie, installée depuis vingt ans dans la commune.

Un maire « mal élu »

Jean-Claude Guillaume a été le premier à quitter le conseil municipal, en janvier. En cause, des dossiers « épineux » que lui confiait Robert Hardy, « ceux qui étaient un peu difficiles à démêler, pas très bien construits, où il fallait faire de l’administratif », explique l’ancien conseiller. « Il était incapable de les gérer, donc c’est moi qui le faisais. Au bout d’un moment, j’en ai eu plus que marre, puisque étant conseiller, ce n’était pas mon job de faire son travail, ainsi que celui des adjoints. Je lui ai dit plusieurs fois, ça n’a pas évolué, donc je suis parti. »

Devant la boulangerie, un riverain pointe du doigt un maire « mal élu », « par défaut, pas très énergique ». En effet, au départ, la candidature du maire de Sainte-Radegonde ne faisait pas l’unanimité. Au premier tour des municipales de 2020, dix des onze colistiers dépassent tous 50 % des voix exprimées, dans un scrutin par panachage, où les noms des candidats peuvent être choisis. Tous sauf Robert Hardy, 11e de la liste, dont le nom est rayé sur plusieurs bulletins. « Nous ayant fait part depuis le début de la campagne qu’il voulait briguer le poste de maire, tout le monde a voté pour lui et il est passé », admet Jean-Claude Guillaume.

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