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Au Sahel, les entreprises françaises font le dos rond dans un climat de plus en plus hostile

La mine d'uranium de Tamgak exploitée par l’entreprise Orano (anciennement Areva), au Niger, le 14 avril 2021.

Pour l’instant, elles tiennent bon même si le climat sécuritaire ne cesse de se détériorer. Après les putschs successifs qui ont secoué le Mali, le Burkina Faso et le Niger le 26 juillet, et les changements de régime prorusse qui s’y sont installés, du moins dans les deux premiers, les entreprises tricolores tentent de poursuivre leurs activités dans ces pays où le ressentiment à l’égard de la France s’exprime.

« Pour l’heure, l’instabilité politique n’a pas engendré de départs d’entreprises françaises », constate Etienne Giros, président du Conseil des investisseurs des Français en Afrique qui met le cas de la Centrafrique à part : « Après des années d’investissements, elles ne peuvent se décider à fermer aussi facilement d’autant que nous ne sommes pas dans un scénario à la russe avec des phénomènes d’expropriation », ajoute-t-il, précisant que l’on est plus dans « un sentiment anti-politique française qu’antifrançais ».

Nombre de fleurons hexagonaux tablent sur leur enracinement ancien dans ces pays. Au total, la France compte à ce jour environ 200 entreprises ou filiales au Mali, 45 au Burkina Faso, 30 au Niger et une dizaine en République centrafricaine. TotalEnergies confirme, par exemple, continuer d’opérer au Burkina Faso et au Mali à travers son réseau de stations-service et ce, depuis de nombreuses années, respectivement depuis 1954 et 1976.

CMA CGM est également sur place, même si cette présence reste mineure au regard d’autres pays compte tenu de l’absence de ports. L’armateur est au Niger au même titre que Sogea-Satom (Vinci), Veolia, Nutriset (bien que sur le départ) et, bien sûr, le groupe nucléaire Orano. De même qu’Africa Global Logistics, la marque qui regroupe les activités de Bolloré rachetées par le groupe MSC, est un des rares français, avec Orange, à avoir gardé un pied en Centrafrique dans le transport de barge.

« Risque d’être enlevés »

Air France a décidé de ne plus desservir Niamey cette semaine même si la compagnie le confirme, cela n’est en rien définitif. Preuve en est, cette dernière a continué d’opérer au Mali et au Burkina Faso : un vol quotidien vers Bamako, et cinq fois par semaine vers Ouagadougou. « Il y a eu des arrêts lors des troubles mais depuis l’activité a repris normalement », indique le porte-parole du groupe. Des expatriés sont toujours sur place, même si pour des raisons de sécurité leur nombre n’est pas divulgué.

Il n’en demeure pas moins que ce maintien ne va pas de soi. « Lorsque leurs projets continuent d’être financés par des bailleurs de fonds comme l’Union européenne ou la Banque mondiale, et qu’elles sont sûres d’être payées, les entreprises françaises continuent d’aller sur place », souligne-t-on au sein du Medef International. « Mais elles se posent beaucoup de questions quant à la nécessité de poursuivre dès lors que leur chantier sera terminé », ajoute cette même source.

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