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Elisabeth Borne va annoncer 150 millions d’euros de plus pour Mayotte

A M’tsamoudou, sur l’île de Mayotte, le 21 octobre 2023.

L’urgence de Mayotte appelle toujours plus de mesures. Pour le budget 2024, selon nos informations, l’Etat va verser 100 millions d’euros au département, qui n’est plus en mesure de faire face à certaines dépenses sociales, auxquels s’ajouteront 50 millions pour boucler l’exercice 2023. Un « contrat d’engagement » doit être signé le 8 décembre, lors de la venue de la première ministre sur l’île.

L’occasion pour Elisabeth Borne de mettre sa marque sur le dossier de Mayotte, largement préempté ces derniers mois dans la communication gouvernementale par le ministre de l’intérieur et des outre-mer, Gérald Darmanin, avec le déploiement de l’opération sécuritaire « Wuambushu », et sur lequel son ministre délégué, Philippe Vigier, traite le sujet le plus urgent et le plus ingrat, la pénurie historique d’eau potable. Elisabeth Borne devrait aborder les questions du logement, de la santé et de l’école.

Le nouvel effort de l’Etat vient après les 100 millions d’euros déjà dépensés dans le « plan eau » en cours face à la catastrophe humanitaire, assortis de la promesse d’énormes investissements (350 millions) pour des infrastructures restées à l’état de projets depuis trop d’années (usines de dessalement, retenue collinaire, etc.). Matignon a validé d’autres arbitrages, dont un amendement de 63 millions au projet de loi de finances pour 2024, adopté au Sénat pour la crise de l’eau.

Compensations insuffisantes

Tout est parti de la mission d’évaluation des compensations financières de l’Etat décidée début 2023 par Elisabeth Borne et confiée aux inspections générales (de l’administration, des affaires sociales et des finances). Les transferts de compétences au 101ᵉ département français réalisés en 2012 ont donné lieu à des compensations insuffisantes, notamment en raison de la croissance démographique non maîtrisée de l’île.

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En juin, la chambre régionale avait alerté sur le scénario d’un déficit de 155 millions d’euros en 2025 du budget consacré à la santé, aux familles et à l’enfance, qui représente le tiers des dépenses de la collectivité. De quoi « mettre en péril son fonctionnement ». Pour l’aide sociale à l’enfance (ASE), l’Etat paie 9,5 millions d’euros, alors que son coût de fonctionnement est évalué par la chambre régionale des comptes à 44,2 millions, sur un budget total de 65 millions. Or, en 2022, le nombre de signalements à l’ASE a progressé de 38 % par rapport à 2019. La collectivité demande aussi des correctifs dans les domaines de la protection maternelle infantile et des transports scolaires et entre les îles.

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