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L’hôtellerie résiste à la crise de l’immobilier : « En ce moment, l’hôtellerie, c’est une sorte d’eldorado »

Si le monde de l’immobilier est en crise, il est un secteur qui se porte étonnamment bien : l’hôtellerie. « Personne ne s’attendait à un rebond aussi rapide après le Covid-19 », affirme Olivier Petit, directeur du cabinet de conseil spécialisé en hôtellerie In Extenso. « En ce moment, l’hôtellerie, c’est une sorte d’eldorado », confirme Frédéric Josenhans, président de Grape Hospitality, un groupe qui possède une centaine d’hôtels.

Jadis perçus comme une « niche », ces actifs immobiliers se trouvent, dans le contexte actuel, au centre du jeu. « Les investisseurs se ruent sur les hôtels, parce que c’est l’un des rares secteurs de l’immobilier qui résiste. A côté, le bureau et le résidentiel se cassent la figure. Idem pour le retail [commerce de détail] », résume M. Petit. Ainsi, malgré la hausse du coût du crédit, le parc hôtelier devrait continuer de croître. En France, 125 nouveaux hôtels (16 000 chambres) devraient ouvrir d’ici à 2026, selon l’étude annuelle du cabinet KPMG, rendue publique en octobre.

Et pourtant, depuis le début de 2023, les clients sont légèrement moins nombreux qu’en 2019, année de référence, avant la pandémie. Si les Américains sont revenus dans l’Hexagone, la clientèle asiatique n’est plus au rendez-vous. Quant aux voyageurs d’affaires, ils sont moins nombreux qu’avant la crise sanitaire. « Les pratiques ont changé. Les cadres se déplacent moins », explique Stéphane Botz, expert de l’hôtellerie chez KPMG.

Cependant, faute de faire le plein, les établissements se sont largement rattrapés sur les prix : le tarif moyen d’une chambre a augmenté de 11 % en un an, et même de 26 % si l’on compare à 2019, d’après les chiffres mensuels du cabinet MKG. Ce qui fait que le RevPAR, l’indicateur-clé du secteur, qui mesure la rentabilité par chambre, a largement progressé. De janvier à octobre 2023, celui-ci est en hausse de 16 % par rapport à la même période en 2022, et même de 22 % par rapport à 2019.

« Une vraie révolution en matière de fréquentation »

« Ces bonnes performances touchent toutes les catégories d’hôtel, du plus économique au plus luxueux », déclarait Sylvie Bergeret, de MKG, lors d’un forum consacré aux investisseurs, début novembre. Ainsi, dans les 2 000 établissements du réseau Logis, le chiffre d’affaires global est en hausse de 19 % sur un an, indique Karim Soleilhavoup, le directeur de cette fédération.

La pratique du « bleisure » (de l’anglais business et leisure, mélange de « télétravail » et de « vacances ») a permis aux hôtels d’allonger les durées de séjour et d’attirer de nouveaux publics. « C’est particulièrement vrai sur toute la côte Atlantique, qui vit une vraie révolution en matière de fréquentation. Les gens viennent dès le jeudi, et partent en long week-end toute l’année », commente Stéphane Botz, de KPMG.

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