« Réagissons collectivement, levons les yeux », a lancé la première ministre, Elisabeth Borne, qui a pris le métro parisien, vendredi 24 novembre à Paris, pour donner le coup d’envoi d’une campagne contre les violences sexistes et sexuelles dans les transports en commun.
Cette campagne de communication, qui va durer un mois et a coûté un million d’euros, « répond à un constat alarmant : la quasi-totalité des femmes – neuf femmes sur dix – déclarent avoir subi des agressions verbales ou physiques dans les transports en commun, (…) des sifflements, des insultes, voire des agressions sexuelles ou même des viols. C’est totalement inacceptable », a-t-elle affirmé.
« On a besoin d’un véritable changement des mentalités » et de « provoquer un sursaut collectif. (…) Ne gardons pas les yeux rivés sur nos téléphones, a ajouté la cheffe du gouvernement, qui était accompagnée par le ministre des transports, Clément Beaune, dont le ministère est à l’initiative et finance la campagne, Dominique Faure, son collègue des collectivités et Bérangère Couillard, chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations.
« Des engagements très fermes »
La première ministre a ensuite salué des agents de la RATP et des forces de l’ordre. « Ça arrive que des tierces personnes interviennent, mais il faut un certain courage », a témoigné une policière.
Après les transports collectifs, Clément Beaune va réunir vendredi après-midi le comité chargé de la lutte contre ces violences pour travailler avec le secteur des VTC et des taxis. Il entend demander « des engagements très fermes » à la profession sur le partage des données et la formation des chauffeurs, a-t-il dit au Parisien. Il souhaite en outre que tous les actes de violence sexistes, « dès lors qu’ils sont avérés, donnent lieu à une exclusion et une déconnexion des applications, là où il faut aujourd’hui des peines de six mois pour l’être ».
De retour à Matignon, Elisabeth Borne a présidé une réunion avec des acteurs engagés contre les violences faites aux femmes. « Les violences faites aux femmes, c’est encore trop souvent la honte. Une honte qui envahit les victimes alors qu’elle devrait accabler les coupables », a-t-elle relevé.
Elle a salué plusieurs mesures qui vont entrer en vigueur le 1er décembre, comme le versement d’une « aide financière d’urgence » aux victimes de violences conjugales qui doivent quitter leur domicile. Un décret, publié vendredi au Journal officiel, dote par ailleurs toutes les juridictions de « pôles spécialisés dans les violences intrafamiliales ».
Elisabeth Borne a également promis l’examen à l’Assemblée d’une proposition de loi de la députée Renaissance Emilie Chandler, qui instaure une ordonnance de protection « immédiate » pour les victimes de violences conjugales.