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Le parti Horizons suspend le sénateur Joël Guerriau, soupçonné d'avoir drogué une députée

Le bureau politique d’Horizons, parti de la majorité présidentielle, a décidé samedi à « l’unanimité » de suspendre « immédiatement » le sénateur Joël Guerriau, mis en examen pour avoir drogué à son insu une députée en vue de l’agresser sexuellement.

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Les sanctions politiques sont rapidement tombées contre Joël Guerriau, mis en examen car soupçonné d’avoir drogué une députée à son insu. Le sénateur a été suspendu, samedi 18 novembre, par son parti, Horizons, et son groupe parlementaire, qui pourraient l’exclure définitivement.

Réunis dans la matinée, les membres du bureau politique d’Horizons se sont rapidement mis d’accord à « l’unanimité » pour suspendre « immédiatement » le parlementaire.

Le parti va également entamer « une procédure disciplinaire pouvant conduire à une exclusion définitive », et a fait savoir que son président, l’ancien Premier ministre Édouard Philippe, allait appeler la plaignante, Sandrine Josso (MoDem).

« S’ils sont avérés, les faits évoqués sont très graves (…). Horizons ne tolérera jamais la moindre complaisance vis-à-vis des violences sexuelles et sexistes », écrit le parti dans un communiqué.

Le ministre Christophe Béchu, secrétaire général d’Horizons, avait affirmé vendredi que le sénateur ne pouvait « rester au sein du parti (…) s’il y (avait) le moindre doute ».

« Guet-apens »

Le sénateur a été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire vendredi soir. La plaignante se serait sentie mal après avoir pris un verre dans la nuit de mardi à mercredi au domicile parisien du sénateur, âgé de 66 ans, avec qui elle n’entretenait pas de relation intime, selon le parquet de Paris.

Des prélèvements dans l’organisme de Sandrine Josso ont révélé la présence d’ecstasy. Lors de perquisitions menées au bureau du sénateur et à son domicile, les enquêteurs ont retrouvé de l’ecstasy, d’après le parquet.

Joël Guerriau a nié les accusations lors d’une confrontation.

Selon l’avocate de Sandrine Josso, Julia Minkowski, la députée a été « prise de malaises après avoir bu une coupe de champagne », puis a aperçu le sénateur « se saisir d’un petit sachet en plastique contenant quelque chose de blanc », et a pu « s’extirper in extremis de ce guet-apens ».

Joël Guerriau « se battra » pour « démontrer qu’il n’a jamais voulu administrer à sa collègue de travail et amie de longue date une substance pour abuser d’elle » et « démontrera que c’est une erreur de manipulation qui a causé le dramatique désagrément », a déclaré à l’AFP son avocat, Me Rémi-Pierre Drai.

Selon des sources proches du dossier, Joël Guerriau a raconté avoir cru s’être procuré, auprès d’un membre du Sénat, un euphorisant et non de l’ecstasy, pour sa propre consommation afin de faire face à ce qu’il a décrit comme des épreuves personnelles.

Banquier de profession, élu à la Chambre haute depuis 2011, Joël Guerriau est secrétaire du Sénat et vice-président de la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées.

Interrogé samedi sur franceinfo, le patron du groupe Union centriste Hervé Marseille a dit penser « qu’il y aura des mesures conservatoires » à son encontre à la Chambre haute.

Avec AFP

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