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Thomas Cazenave, un « techno » proche de Macron, en charge du « redressement des finances publiques »

Thomas Cazenave, ministre délégué chargé des comptes publics, arrive à son premier conseil des ministres, le 21 juillet 2023, à l’Elysée, à Paris.

Deux jours avant sa nomination à Bercy, Thomas Cazenave, encore député Renaissance de Gironde, a écrit au ministre de l’économie Bruno Le Maire, avec d’autres élus. L’objet ? Le relèvement des taxes sur l’alcool envisagé par l’exécutif, qui suscite une levée de boucliers chez les viticulteurs bordelais. Une augmentation de la fiscalité aggraverait une situation économique déjà dégradée, font valoir les quarante-quatre députés signataires. Une semaine plus tôt, c’était au ministre de la santé, François Braun, qu’un premier message avait été adressé, afin de trouver des « solutions équilibrées ». Les deux ministres ont renvoyé aux discussions budgétaires de l’automne. Sans savoir que, quelques semaines plus tard, ce serait Thomas Cazenave lui-même qui devrait défendre la mesure dans l’hémicycle, comme nouveau ministre des comptes publics.

Changement de costume, changement de perspective. Depuis que le secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler, l’a appelé pour lui proposer le poste de Gabriel Attal nommé à l’éducation, l’élu bordelais, âgé de 45 ans, a retrouvé ses réflexes de budgétaire. « Il n’y a pas de modèle social pérenne si les finances publiques ne sont pas tenues », martelait-il vendredi 21 juillet, depuis son bureau du 5e étage de Bercy, alors qu’il constituait son cabinet.

Cet inspecteur des finances a beau être un ancien de la maison, où il a passé quinze ans, il la retrouve au moment le plus complexe du quinquennat. Après deux crises et trois ans de « quoi qu’il en coûte », alors que la dette vient de passer le seuil des 3 000 milliards d’euros, l’exécutif doit engager un programme de réduction des dépenses, tout en dégageant plusieurs milliards d’euros pour financer la planification écologique. « Dès la rentrée, nous aurons à préparer le pays pour un cadre exigeant et l’ordre en matière de finances publiques », a prévenu Emmanuel Macron à l’ouverture du conseil des ministres, vendredi 21 juillet. La priorité, c’est « l’indépendance financière ».

« Mon cœur est à Bordeaux »

Gabriel Attal était le « ministre du pouvoir d’achat », Thomas Cazenave, lui, veut être « le ministre du redressement des finances publiques, du financement de la transition écologique et de nos services publics ». Deux objectifs qu’il espère concilier, la France ayant, à ses yeux, « deux dettes : la dette climatique, et la dette financière ». Dès septembre, il devra défendre dans l’hémicycle la loi de programmation des finances publiques, qui trace la trajectoire budgétaire du quinquennat jusqu’en 2027, et que l’exécutif n’est pas parvenu à faire adopter l’an dernier. Avant d’enchaîner, aux côtés de Bruno Le Maire, sur un projet de loi de finances (PLF) 2024, qui promet d’être aussi tendu financièrement que politiquement dans une assemblée sans majorité absolue.

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