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Inondations dans le Pas-de-Calais : ce que les images satellites montrent de l’ampleur de la catastrophe

Depuis le début du mois de novembre, les fortes pluies, les crues et les tempêtes se succèdent dans le Pas-de-Calais. Selon Jacques Billant, le préfet du département, les inondations provoquées par ces intempéries ont touché près de 5 000 logements et contraint l’évacuation de 1 400 personnes depuis le 6 novembre.

Les satellites Sentinel 1 et 2, mis en orbite dans le cadre du programme Copernicus de l’Union européenne, permettent de surveiller l’impact de ces événements météorologiques depuis l’espace. Grâce à l’analyse des données satellitaires brutes par un algorithme de télédétection, le Global Flood Monitoring recense régulièrement l’étendue des zones inondées, dont le cumul depuis le début du mois est représenté dans la carte ci-dessous.

Modifier les couleurs pour faire ressortir les zones inondées

En raison de la présence de nuages au-dessus du Pas-de-Calais, il est plus difficile d’obtenir des images claires de ces inondations. « Sentinel 2 voit comme les yeux humains, il ne peut donc pas donner d’images du sol lorsque le ciel est nuageux », explique Annamaria Luongo, consultante en données géospatiales et qui travaille également pour ALSO Space, un sous-traitant de Copernicus.

En outre, ces images optiques de haute résolution ne sont capturées qu’une fois tous les cinq jours environ pour un même endroit sur Terre – et utilisables à la condition, donc, que le ciel soit dégagé. C’est le cas des images fournies pour les alentours de Montreuil-sur-Mer, ou encore de la commune de Hesdigneul-lès-Boulogne, où les eaux sont montées à plusieurs reprises.

Pour mieux faire ressortir les masses d’eau, nous avons coloré ces images de manière artificielle selon « l’indice de différence normalisée des eaux ». La présence d’eau, représentée en bleu, est ainsi plus visible que sur les photographies brutes.

Autour de Montreuil-sur-Mer

Images capturées par Sentinel 2, le 11 novembre 2023 et, pour comparaison, le 15 octobre 2023.

Les masses d’eau sont colorées en bleu, le reste du sol est en vert. Quelques nuages blancs et parfois légèrement bleus sont présents dans le coin supérieur droit de l’image du 11 novembre.

Avant
Après

Crédits : Copernicus

Autour de Hesdigneul-lès-Boulogne

Images capturées par Sentinel 2, le 11 novembre 2023 et, pour comparaison, le 15 octobre 2023.

Les masses d’eau sont colorées en bleu, le reste du sol est en vert.

Avant
Après

Crédits : Copernicus

Sentinel 1 est différent, car il a la capacité de « voir à travers les nuages », précise Mme Luongo. Ce satellite fournit des images radars dont l’analyse « permet de dégager les caractéristiques du sol », comme la présence de bâtiments, de végétation ou de masses d’eau.

Autre avantage, « Sentinel 1 a un mode d’acquisition différent [de celui de Sentinel 2], qui lui permet de fournir des images plus nombreuses pour certaines zones d’Europe ». Nous avons pu reconstituer l’évolution des inondations autour de Saint-Omer et de Calais grâce à cette méthode.

Autour de Saint-Omer

Images radar capturées par le satellite Sentinel 1. Les zones colorées en bleu foncé signifient la
présence de de masses d’eau ou de végétation très humide.

Crédits : Copernicus

Autour de Calais

Images radar capturées par le satellite Sentinel 1. Les zones colorées en bleu foncé signifient la présence de de masses d’eau ou de végétation très humide.

Crédits : Copernicus

Nous remercions Florian Delahaye, consultant en géomatique, Annamaria Luongo et Stéphane Ourevitch, consultants chez ALSO Space, pour leurs conseils lors de la création de ces visuels.

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