Depuis le début du mois de novembre, les fortes pluies, les crues et les tempêtes se succèdent dans le Pas-de-Calais. Selon Jacques Billant, le préfet du département, les inondations provoquées par ces intempéries ont touché près de 5 000 logements et contraint l’évacuation de 1 400 personnes depuis le 6 novembre.
Les satellites Sentinel 1 et 2, mis en orbite dans le cadre du programme Copernicus de l’Union européenne, permettent de surveiller l’impact de ces événements météorologiques depuis l’espace. Grâce à l’analyse des données satellitaires brutes par un algorithme de télédétection, le Global Flood Monitoring recense régulièrement l’étendue des zones inondées, dont le cumul depuis le début du mois est représenté dans la carte ci-dessous.
Modifier les couleurs pour faire ressortir les zones inondées
En raison de la présence de nuages au-dessus du Pas-de-Calais, il est plus difficile d’obtenir des images claires de ces inondations. « Sentinel 2 voit comme les yeux humains, il ne peut donc pas donner d’images du sol lorsque le ciel est nuageux », explique Annamaria Luongo, consultante en données géospatiales et qui travaille également pour ALSO Space, un sous-traitant de Copernicus.
En outre, ces images optiques de haute résolution ne sont capturées qu’une fois tous les cinq jours environ pour un même endroit sur Terre – et utilisables à la condition, donc, que le ciel soit dégagé. C’est le cas des images fournies pour les alentours de Montreuil-sur-Mer, ou encore de la commune de Hesdigneul-lès-Boulogne, où les eaux sont montées à plusieurs reprises.
Pour mieux faire ressortir les masses d’eau, nous avons coloré ces images de manière artificielle selon « l’indice de différence normalisée des eaux ». La présence d’eau, représentée en bleu, est ainsi plus visible que sur les photographies brutes.
Sentinel 1 est différent, car il a la capacité de « voir à travers les nuages », précise Mme Luongo. Ce satellite fournit des images radars dont l’analyse « permet de dégager les caractéristiques du sol », comme la présence de bâtiments, de végétation ou de masses d’eau.
Autre avantage, « Sentinel 1 a un mode d’acquisition différent [de celui de Sentinel 2], qui lui permet de fournir des images plus nombreuses pour certaines zones d’Europe ». Nous avons pu reconstituer l’évolution des inondations autour de Saint-Omer et de Calais grâce à cette méthode.