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Maladie du sommeil : l’élimination d’un fléau à portée de main

Parasite de la maladie du sommeil. Micrographie électronique à balayage d’un parasite « Trypanosoma brucei gambiense » (en bleu) et de globules blancs (en rouge) dans le foie d’une souris.

En novembre 2022, une publication dans le journal The Lancet révélait l’efficacité d’un nouveau médicament contre la maladie du sommeil et soulevait l’espoir de son élimination. Véritable saga depuis que cette pathologie africaine due à un parasite a resurgi dans les années 1980, la quête de ce Graal a réuni un mélange singulier d’acteurs, médecins, laboratoires pharmaceutiques, militants ou institutions internationales œuvrant aux côtés des gouvernements africains. Il a fallu tirer habilement profit des recherches délaissées par l’industrie pharmaceutique dans les pays du Nord pour lever progressivement les obstacles à l’accès aux traitements nécessaires à l’élimination de la maladie, visée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) d’ici à 2030.

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La maladie du sommeil, ou trypanosomiase humaine africaine, causée dans sa forme la plus courante (97 % des cas) par le parasite Trypanosoma brucei gambiense, est transmise par une mouche piqueuse, la mouche tsé-tsé, que l’on trouve aux abords des points d’eau. Mortelle en l’absence de traitement, cette forme sévit dans les zones rurales, où elle peut décimer les villages. Elle est présente dans vingt-quatre pays d’Afrique centrale et de l’Ouest.

Une première phase de la maladie, pouvant durer plusieurs années, correspond à la multiplication du parasite dans les tissus sous-cutanés, le sang et la lymphe. Ses symptômes – des maux de tête ou des fièvres intermittentes – sont peu spécifiques. Une seconde phase résulte du franchissement par le parasite de la barrière hémato-encéphalique pour pénétrer le système nerveux central, avec des symptômes caractéristiques, dont des perturbations du cycle du sommeil, des rires démentiels ou des convulsions.

« La molécule de la résurrection »

Selon les résultats de l’essai clinique de phase II publiés dans The Lancet, l’antiparasitaire acoziborole administré lors d’une seule prise par voie orale a donné des résultats très prometteurs aux deux stades de cette affection associée par les populations concernées au « mauvais œil » en raison de symptômes neurologiques stigmatisants. « C’est un traitement à dose unique. Trois comprimés, et c’est fait », résume Wilfried Mutombo, médecin au bureau congolais de Drugs for Neglected Diseases Initiative (DNDI, ou Initiative sur les médicaments contre les maladies négligées), l’organisation non gouvernementale basée à Genève qui a dirigé cette recherche. « C’est un outil qui va être important dans l’évolution de la lutte contre la maladie du sommeil », insiste-t-il.

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