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Impact des écrans sur les enfants : une méta-analyse fait état d’effets d’intensité « faible à modérée »

Des millions de parents à travers le monde se demandent s’ils peuvent offrir un smartphone à leur benjamine pour son dixième anniversaire, autoriser leur adolescent de 13 ans à suivre copains et influenceurs sur Instagram ou limiter le temps de jeux vidéo pour leur aîné lycéen. Au débat récurrent et souvent passionné concernant les vices et les vertus de l’exposition des enfants aux écrans, une étude parue lundi 13 novembre dans la revue Nature Human Behaviour apporte des conclusions mesurées, fondée sur l’exploitation d’une masse importante de données.

L’équipe emmenée par Taren Sanders, chercheur à l’Institut de psychologie et d’éducation positives de l’Université catholique d’Australie, a conduit une étude dite « parapluie », soit une méta-analyse de travaux qui sont eux-mêmes des méta-analyses d’études scientifiques. Les cent deux méta-analyses considérées avaient elles-mêmes passé au crible 2 451 études impliquant, au total, pas moins de 1,9 million de participants.

Principal enseignement de cette revue de la littérature scientifique : qu’ils soient positifs ou négatifs, les phénomènes mis en évidence sont d’intensité « faible à modérée ». Les chercheurs se gardent de dire que tel usage cause tel effet, et parlent seulement de corrélations. Contacté par Le Monde, Taren Sanders regrette cette difficulté à mettre en évidence des liens de causalité. « Par exemple, les réseaux sociaux favorisent-ils la dépression, ou est-ce que ce sont les gens dépressifs qui sont plus enclins à se tourner vers les écrans ? Difficile à dire à partir des preuves que nous avons », explique-t-il.

Baisse des capacités d’apprentissage

En restant dans le domaine des corrélations statistiques, l’usage des écrans en général, de la télévision en particulier, ainsi que des jeux vidéo, va de pair avec une baisse des capacités d’apprentissage. En revanche, l’utilisation de livres numériques à dimension narrative ainsi que les programmes d’éducation impliquant de toucher l’écran ou recourant à la réalité augmentée sont associés à une augmentation de ces capacités. C’est aussi le cas en ce qui concerne l’apprentissage du calcul, non seulement des outils éducatifs numériques, mais aussi des jeux vidéo impliquant des opérations avec les nombres.

L’étude confirme l’importance de prendre en compte la façon dont les écrans sont utilisés, qui apparaît nettement dans le domaine de l’alphabétisation. En effet, des difficultés d’apprentissage de la lecture et de l’écriture sont associées à un usage des écrans en général ; toutefois, si l’enfant regarde avec une autre personne, notamment l’un de ses parents, une corrélation positive apparaît – pour autant que les deux spectateurs se prêtent à un échange actif, selon Taren Sanders.

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