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La diplomatie française contrariée par les choix d’Emmanuel Macron sur le Proche-Orient

Emmanuel Macron et le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, à Jérusalem, le 24 octobre 2023.

Les crispations sont discrètes, jamais exprimées ouvertement, mais bien réelles. Le positionnement d’Emmanuel Macron dans la guerre entre Israël et le Hamas suscite de l’agacement, voire de vives réserves, au sein de l’appareil diplomatique français. Alors que doit se tenir, jeudi 9 novembre, à l’Elysée, une « conférence humanitaire sur Gaza », lors de laquelle le chef de l’Etat entend afficher une forme d’équilibre entre les belligérants, sa gestion du conflit depuis les attaques du Hamas, le 7 octobre, suscite un vrai malaise parmi une partie des diplomates, sous pression depuis une semaine pour organiser l’événement.

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Parmi les plus critiques figurent les personnels de la direction de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient (ANMO), la plus en contact avec les pays de la région, et souvent surnommée la « rue arabe » au sein du Quai d’Orsay. Leur frustration est d’autant plus vive que le conflit alimente en interne le clivage traditionnel avec les tenants d’une ligne très atlantiste, et pro-israélienne. Mais la fronde va au-delà. Plusieurs dizaines de diplomates s’inquiètent du soutien sans nuance à Israël. Ils redoutent un impact profond sur l’image et la sécurité de la France dans les années à venir, et appellent à un cessez-le-feu immédiat. Certains auraient même imaginé de rédiger une note collective à leur ministre, Catherine Colonna. Depuis le 7 octobre, cette dernière a été dépêchée à deux reprises dans la région, puis au siège des Nations unies, à New York, mais reste quasi inaudible.

« On s’oppose à ce qui s’apparente à un alignement sur Israël, mais nous n’avons pas moyen de le faire savoir. Il est absurde de ne pas appeler à un cessez-le-feu. Un cessez-le-feu n’est pas une trêve humanitaire, résume un diplomate. Ce qui se passe maintenant aura un impact énorme, pendant des dizaines d’années, sur l’image et la sécurité de la France. Les gagnants sont la Russie et la Turquie. Tout est lié au problème du cessez-le-feu : la France donne une caution morale et politique à Nétanyahou dans sa conduite de la guerre. »

Israël pas invité

A la veille de la conférence sur Gaza, M. Macron et les officiels français ont d’ailleurs fort à faire pour convaincre de l’opportunité d’un tel événement, alors qu’Israël refuse toujours toute idée de cessez-le-feu, voire de pause humanitaire, dans les combats engagés dans la bande de Gaza – qui ont fait plus de 10 300 morts selon le bilan du ministère de la santé de l’enclave contrôlée par le Hamas. La liste des participants n’a été bouclée qu’à la dernière minute.

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