Close

Les babouins de Guinée, coopérateurs stratégiques comme les humains

Une famille de babouins de Guinée.

Sale temps pour le « propre de l’homme » (et de la femme) ! Vendredi 27 octobre, la revue Science annonçait que, dans la communauté de chimpanzés de Ngogo, en Ouganda, les femelles continuaient à vivre longtemps après la ménopause. Un petit événement puisque, jusqu’ici, les humains passaient pour être les seuls mammifères terrestres à afficher cette caractéristique.

Le même jour, dans la revue Science Advances, les babouins de Guinée, à leur tour, venaient entamer nos privilèges, avec la complicité de chercheurs français. Ces derniers ont en effet montré que ces singes africains choisissaient leurs partenaires pour coopérer, et qu’ils le faisaient sur la base de la réciprocité. Tu m’as aidé hier, je t’aide aujourd’hui ; tu ne m’aides pas aujourd’hui, je t’ignorerai demain et en aiderai un autre.

Chez les humains, ces deux principes apparaissent essentiels pour stabiliser la coopération. « D’une part, la réciprocité, le donnant-donnant, qui fait que nous sommes plus enclins à coopérer avec les individus avec qui nous avons déjà réussi à coopérer par le passé ; et d’autre part, le choix du partenaire, qui fait que nous changeons de partenaire si la coopération ne nous semble pas satisfaisante », détaille Nicolas Claidière, chercheur au Laboratoire de psychologie cognitive (CNRS, université Aix-Marseille), qui a dirigé l’étude. On s’échange ainsi les devoirs à l’école, plus tard les invitations à dîner, les petits ou les grands services.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Les chimpanzés sauvages connaissent aussi la ménopause

Les singes coopèrent eux aussi, ce n’est un secret pour personne. Ils chassent en groupe, partagent le produit de leur chasse, s’épouillent mutuellement. Mais s’agit-il là d’une véritable coopération stratégique ?

Pour l’établir, l’équipe de Nicolas Claidière a profité du dispositif exceptionnel de la station de primatologie de Rousset (Bouches-du-Rhône). Les babouins de Guinée y sont invités à participer librement à des expériences. Ils entrent à leur guise dans la cabane où sont installés des écrans tactiles, en sortent quand ils le veulent, jouent ou non avec les appareils. « Rien n’est imposé », insiste le chercheur marseillais.

« Quand ils ont le choix, ils sont sympas »

Cette fois, la tâche proposée impliquait d’installer deux singes côte à côte. Au « donneur » était offert le choix entre deux images : l’une permettait de récompenser son collègue « receveur », le choix dit « prosocial » ; l’autre non, le choix égoïste.

Tantôt donneurs, tantôt receveurs, dix-huit singes ont été soumis à ces tests, pendant un total de 95 jours, ne représentant pas moins de 248 616 essais, les couples de singes se recomposant selon leur bon vouloir.

Il vous reste 50% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

source

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

0 Comments
scroll to top