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Dette publique : le maintien par Fitch de la note française offre un répit au gouvernement

Elisabeth Borne, dans l’hémicycle du Conseil économique, social et environnemental, entourée de plusieurs ministres, à Paris, le 16 octobre 2023.

Une bonne nouvelle, mais pour combien de temps ? Vendredi 27 octobre au soir, on a poussé un ouf de soulagement dans les couloirs de Bercy : Fitch, l’une des trois principales agences chargées d’évaluer la solvabilité de l’Etat français, n’a pas émis d’avis négatif. Elle a réaffirmé la note de la France, qu’elle avait abaissée d’un cran en avril, à AA – avec perspective stable ; non sans préciser dans un communiqué que « les finances publiques, et en particulier le haut niveau de dette publique », constituent « une faiblesse ».

L’agence pointe aussi « le risque que des économies non précisées ne soient pas réalisées », et questionne les 12 milliards d’euros d’économies annuelles que le ministère des finances promet à partir de 2025, alors que le pays pourrait faire face à « des dépenses plus importantes que prévu en matière de subventions énergétiques ou de santé ». « Je prends acte de la décision de Fitch », a réagi le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, assurant rester « totalement déterminé à rétablir les finances publiques de la France ».

Il y a une semaine, le 20 octobre, Paris avait déjà échappé à la vindicte d’une autre agence : Moody’s, qui avait maintenu la note de la France à Aa2, l’une des meilleures possibles, avec une perspective stable. Un signe de « la crédibilité de la signature française », selon Bruno Le Maire.

Alors que la dette a dépassé le seuil symbolique des 3 000 milliards d’euros au premier trimestre, et devrait représenter, comme cette année, 109,7 % du produit intérieur brut (PIB) en 2024, le gouvernement s’est engagé à ramener le déficit public sous les 3 % du PIB en 2027, à 2,7 %. Le projet de loi de finances (PLF) 2024, dont la première partie est passée en première lecture en ayant recours au 49.3, le 17 octobre, trois jours avant la décision de Moody’s, prévoit un déficit de 4,4 % en 2024, contre 4,9 % attendu en 2023.

Pression sur le pouvoir exécutif

Si les agences ont été clémentes, c’est que le gouvernement a pour l’heure réussi à les convaincre. « Ils ont su créer assez de confiance sur la trajectoire. Les agences ont “acheté” les prévisions de Bercy », estime Ludovic Subran, chef économiste chez Allianz. La France a également bénéficié de la comparaison internationale : l’Italie a vu ses taux d’intérêt bondir après le dérapage de son déficit, et l’Allemagne pourrait finir 2023 en récession.

En avril, l’agence Fitch avait dégradé la dette française non seulement en raison de ses doutes sur la trajectoire de réduction de l’endettement, mais aussi de « l’impasse politique et [des] mouvements sociaux » après l’adoption de la réforme des retraites par 49.3.

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