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Après les émeutes urbaines, les maires appelés à la rescousse pour apaiser les tensions sociales

Présentation des mesures du gouvernement par Elisabeth Borne, le 26 octobre à Paris.

Indispensables maires. Ils se sont posé beaucoup de questions après les émeutes qui ont enflammé le pays du 27 juin au 7 juillet, après qu’un adolescent a été tué par un policier lors d’un contrôle routier à Nanterre. Et ils attendaient avec impatience les réponses du gouvernement. Or, ils font partie de la réponse. « Face à ces enjeux, nous devons agir collectivement », a affirmé la première ministre, Elisabeth Borne, devant plusieurs dizaines d’entre eux réunis à la Sorbonne, jeudi 26 octobre, à Paris. « Certaines réponses viennent de l’Etat. D’autres peuvent venir des collectivités, des parents, des responsables associatifs », a-t-elle poursuivi après avoir rendu un hommage appuyé aux maires pour le « rôle » qu’ils ont joué dans le « retour au calme ».

Au front pendant la crise sanitaire, placés en première ligne de la transition écologique, les maires sont aujourd’hui appelés à la rescousse pour apaiser les tensions sociales. Réputé méfiant vis-à-vis des corps intermédiaires, le président de la République paraît souvent dédaigneux aux yeux des élus locaux ; leurs relations sont électriques depuis six ans. La ministre déléguée aux collectivités territoriales, présente à la Sorbonne, le déplore. « On dit que l’on n’aime pas les élus locaux, mais c’est faux », s’insurgeait Dominique Faure, encore tout récemment, lors d’une visite en Meurthe-et-Moselle. Et de rappeler qu’« il y a dix anciens maires au gouvernement ».

L’une des annonces d’Elisabeth Borne, jeudi, tient en tout cas à montrer que l’Etat aidera les municipalités à surmonter les difficultés postémeutes. Relevant que « 60 % des bâtiments publics partiellement ou totalement détruits ont d’ores et déjà été remis en état », la cheffe du gouvernement a promis 100 millions d’euros pour compléter le remboursement des assureurs. C’était attendu par des villes engagées dans des chantiers très lourds. « On va terminer entre 6 et 8 millions d’euros », évalue Raphaël Cognet, maire divers droite de Mantes-la-Jolie (Yvelines), jeudi, à la Sorbonne. Pour la mairie annexe du quartier du Val-Fourré, qu’il faut reconstruire, c’est déjà 5,5 millions d’euros. Et la franchise est de 2,5 millions d’euros, précise l’édile. Autant dire que le fonds annoncé par Elisabeth Borne est pour lui « une bonne nouvelle ».

« Ce n’est pas de l’argent que l’on veut »

La question de l’élargissement des pouvoirs des polices municipales est plus controversée. Arnaud Robinet (Horizons) a fait savoir que « la ville de Reims sera évidemment candidate pour l’expérimentation ». Sur ce point, comme sur le renforcement de la responsabilité, notamment financière, des parents de mineurs délinquants, ou sur l’encadrement obligatoire de ces mineurs (y compris militaire), les annonces de la première ministre donnent « des armes utiles aux collectivités », estime M. Robinet.

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