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A Lyon, la livraison décarbonée passe par le fleuve

Des employés d’Urban Logistic Solutions déchargent des colis destinés à être livrés, à Strasbourg, le 24 juillet 2020.

A quand la fin des camionnettes de livraison en centre-ville ? Les élus écologistes de Lyon rongent leur frein, tant les solutions décarbonées peinent à s’imposer dans la logistique urbaine. Lancé en juin 2022, un modèle de transport combinant le transport fluvial et le vélo électrique devait changer la donne.

Il s’agissait de regrouper les colis dans une base logistique située dans le port Edouard-Herriot, au sud de l’agglomération lyonnaise, puis de les acheminer par barge en remontant le Rhône jusqu’au pont Morand, en plein de cœur de Lyon, où des vélos à assistance électrique devaient parcourir le fameux dernier kilomètre, pour les livrer. Après quatre mois d’activité, le résultat est mitigé : moins de 3 000 livraisons effectuées, soit une vingtaine par jour. Une goutte d’eau dans le flux quotidien des livraisons à destination du centre-ville de Lyon.

« J’aurais préféré vous annoncer un chiffre dix fois supérieur, je sais que les élus attendent ça. En fait, la conduite du changement, c’est vraiment dur », avoue Thomas Castan, président et fondateur d’Urban Logistic Solutions (ULS). Fort d’une expérience concluante à Strasbourg, où l’entreprise alsacienne développe depuis 2019 la logistique durable, en combinant canaux et vélos, l’opérateur avait remporté, en 2022, l’appel d’offres lancé par Voies navigables de France et la Compagnie nationale du Rhône (CNR).

« Solution structurelle et durable »

La volonté de répliquer, à Lyon, le modèle strasbourgeois rencontre de multiples contraintes techniques et administratives, qui vont d’un manque de puissance des vélos pour grimper le quai du Rhône jusqu’à un problème d’autorisation préfectorale, lié à la signalétique du bateau, naviguant sur fleuve et non plus sur canal. « Ce temps n’est pas perdu, nous construisons une solution structurelle et durable », rassure M. Castan, qui promet de remplir quotidiennement le bateau de 122 tonnes de colis d’ici à la fin de 2024, avec douze livreurs en bout de chaîne, capables de transporter 200 kilos de marchandises à chaque trajet à vélo.

Le projet vient de gagner en consistance et en crédibilité, avec la signature d’un partenariat avec le groupe Geodis, mercredi 25 octobre, à Lyon. Présent dans 170 pays, pour un chiffre d’affaires de 13,7 milliards en 2022, le géant de la livraison assure, à ce jour, 5 600 livraisons par jour dans l’ensemble de la métropole du Grand Lyon, dont 1 050 dans le centre de la ville.

Le groupe a décidé de s’associer avec la logistique fluviale d’ULS pour passer une part de ses flux en mode doux. « Nous voulons aller vers une distribution plus douce en réduisant notre empreinte carbone. La voie fluviale est tout indiquée. Nous allons réduire le nombre de véhicules en ville », prévoit Michel Javaux, directeur régional de Geodis.

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