Close

Foxconn, principal sous-traitant d’Apple, visé par des enquêtes en Chine après la candidature de son PDG à l’élection présidentielle à Taïwan

Devant le local de campagne du fondateur du géant de la sous-traitance électronique Foxconn, Terry Gou,  candidat à l’élection présidentielle taïwanaise, à Taipei, le  24 octobre 2023.

Foxconn, le numéro un mondial de la sous-traitance électronique, est visé par des enquêtes dans quatre provinces chinoises. Cette information intervient deux mois après l’annonce par Terry Gou, le fondateur et principal actionnaire du géant taïwanais, de sa candidature à l’élection présidentielle taïwanaise, en janvier 2024, en tant qu’indépendant. Les enquêtes coordonnées entre plusieurs provinces et plusieurs ministères suggèrent une décision du sommet, qui ressemble à une manière de faire pression sur les velléités politiques de Terry Gou.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Foxconn : « Apple cherche à sortir du piège chinois »

Cette information a été rendue publique dimanche 22 octobre par le biais de Global Times, un quotidien nationaliste détenu par le Parti communiste chinois. Pékin considère Taïwan comme une province rebelle destinée à être « réunifiée » avec la Chine populaire, « par la force si nécessaire ». Le géant taïwanais, qui assemble notamment les iPhone et les MacBook d’Apple, a dévissé de 10 % à la Bourse de Shanghaï lundi.

A la tête d’une des plus grandes entreprises taïwanaises, Terry Gou, 73 ans, est candidat pour la deuxième fois à la présidentielle. Idéologiquement, il est proche du Kouomintang (KMT), le principal parti d’opposition, favorable à une collaboration plus étroite avec la Chine. Mais sa candidature indépendante risque de diviser son camp et donc de nuire au KMT face à la formation au pouvoir, le Parti démocrate progressiste (DPP), qui est uni derrière la candidature de Lai Ching-te, actuel vice-président. Tout comme son parti, celui de l’actuelle présisente Tsai Ing-wen, le candidat soutient farouchement la souveraineté de Taïwanaise.

C’est ce qui semble inquiéter la Chine. « Le fait qu’il se présente aux élections risque de diviser davantage le camp de l’opposition sur l’île, ce qui favorisera en fin de compte le candidat sécessionniste du parti au pouvoir DPP, Lai Ching-te », écrit le Global times. Terry Gou est actuellement crédité de 7 % des intentions de vote, derrière les trois autres candidats déclarés, selon une étude de l’institut de sondage Formosa publiée mi-octobre.

« Je ne céderai pas aux menaces »

Foxconn est l’objet de contrôles fiscaux dans deux provinces et d’enquêtes sur la manière dont l’entreprise utilise les terrains de ses filiales dans deux autres. L’entreprise a fait savoir dans un communiqué qu’elle « collaborait activement à l’enquête avec les autorités ». Pour l’instant, Terry Gou n’a pas réagi et il a annulé une réunion publique lundi. Mais il avait abordé la question lors de l’annonce de sa candidature, le 28 août, conscient des risques encourus par son entreprise en Chine, où sont installées la plupart des usines Foxconn. « Je ne me soumettrai pas aux menaces de la Chine, avait dit le milliardaire. Si le Parti communiste chinois me disait : “Si vous n’écoutez pas, on va confisquer vos actifs de Foxconn”, je leur répondrais : “Ok, allez-y.” Je ne peux pas obéir à leurs ordres, je ne céderai pas aux menaces. »

Il vous reste 48.44% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

source

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

0 Comments
scroll to top