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Antoine Daccord ne prendra pas la direction de « La Croix »

Les premières pages du quotidien français « La Croix » sont visibles sur le mur du siège de Montrouge (Hauts-de-Seine), le 9 octobre 2019.

Il devait s’installer courant novembre, mais il n’en aura pas eu le temps. L’arrivée d’Antoine Daccord en qualité de directeur général du quotidien catholique La Croix aura finalement fait long feu. Entre l’annonce de son intégration au sein du groupe Bayard (détenu par la Congrégation des Augustins de l’Assomption), jeudi 7 septembre, et le renoncement à le nommer au poste de directeur général, mardi 17 octobre, moins de six semaines se sont écoulées.

Selon nos informations, la décision a été entérinée mardi soir par le supérieur provincial d’Europe de la congrégation des Assomptionnistes, Fabien Lejeusne, le président du conseil de surveillance, Hubert Chicou, et son vice-président, Milad Yacoub, avant d’être révélée, jeudi 19 octobre, par le média d’investigation La Lettre.

Si les salariés de La Croix n’ont pas reçu, pour le moment, de communication officialisant la nouvelle, la directrice de la rédaction par intérim, Anne-Bénédicte Hoffner, a confirmé les informations révélées par voie de presse aux seuls chefs de service du journal, jeudi matin. « Elle [leur] a demandé de rassurer les équipes, car on repart dans une période d’incertitude », confie une journaliste du titre sous couvert d’anonymat.

« Divergence de vision »

Le flou entourant le communiqué annonçant l’arrivée d’Antoine Daccord et son périmètre d’action avait suscité nombre d’interrogations au niveau interne, début septembre. La séance de questions-réponses de l’intéressé devant la rédaction de La Croix, le 13 septembre, avait laissé une partie des salariés sinon hostiles, du moins circonspects. A tel point qu’une motion avait été adoptée lors d’un Conseil économique et social, le 10 octobre, demandant un vote de la rédaction sur l’arrivée du futur directeur délégué de Bayard. La demande a été refusée par le directoire, assurant que cette possibilité ne figurait pas dans les statuts.

Le profil de l’ex-directeur général du magazine télé Diverto, auparavant à la direction numérique du groupe M6 puis directeur général développement et contenus du groupe Combat (Les Inrockuptibles, Radio Nova, Cheek), avait suscité un certain émoi. Evoquées par un article du Canard enchaîné, les paroles de plusieurs morceaux aux titres évocateurs « X-TraPoRn » ou « Sexambiguïté », chantées par M. Daccord alors qu’il était à la tête d’un groupe de rock en 2008, ont-elles bousculé les administrateurs ? Aucun d’entre eux n’a souhaité répondre à nos questions.

Un document de cinq pages, sur lequel une dizaine de journalistes de La Croix ont travaillé, a également pu peser : il recense plusieurs témoignages anonymes d’ex-collègues de rédactions par lesquelles est passé M. Daccord, critiquant son management, ses compétences et son incompatibilité avec La Croix.

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