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Depuis l’attaque du Hamas en Israël, une crise interne à ciel ouvert au PS

Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, à Matignon, à Paris, le 14 septembre 2023.

Après une semaine de vives tensions au Parti socialiste (PS), la grand-messe aux allures de règlement de comptes n’aura finalement pas lieu : en raison de la mort d’un professeur dans une attaque terroriste à Arras, vendredi 13 octobre, le conseil national du mouvement prévu ce samedi a été annulé. A la place, son premier secrétaire, Olivier Faure, a appelé les élus locaux à organiser des « hommages républicains », en même temps que les commémorations en hommage à Samuel Paty, un enseignant assassiné le 16 octobre 2020 près de son collège à Conflans-Saint-Honorine (Yvelines).

« La direction a fait le choix du cynisme », a réagi le sénateur socialiste du Val-d’Oise Rachid Temal, à propos de cette décision qui repousse le débat sur l’alliance avec La France insoumise (LFI) au sein de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes). « Au nom des valeurs, il faut une gauche sans LFI », ajoute l’ancien hollandiste.

L’attaque du Hamas en Israël a provoqué une secousse sismique et un dilemme existentiel au PS. Toute la semaine, Olivier Faure a tergiversé : comment se démarquer des positions ambiguës du chef de file de LFI, Jean-Luc Mélenchon, qui refuse obstinément de reconnaître le caractère « terroriste » de l’organisation islamiste, donnant le sentiment de relativiser les crimes perpétrés contre les Israéliens ?

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Vingt-quatre heures après l’assaut terroriste du Hamas, le député de l’Essonne Jérôme Guedj, pourtant fervent défenseur de la Nupes, est le premier à oser dire que « la question » du maintien du PS dans la coalition de gauche va « se poser ». Au préalable, cet ancien proche de Jean-Luc Mélenchon a échangé avec Olivier Faure. « On va finir par en arriver à ça », l’a-t-il prévenu. « Ça » désigne la rupture avec LFI. Le chef de file socialiste tire alors le frein à main. Interrogé par Le Monde sur l’initiative de M. Guedj, il considère « indécent » de « poser la question de la Nupes ».

Emotion

Les opposants internes au premier secrétaire préparent leur entrée en scène. Hostiles à la Nupes et à Jean-Luc Mélenchon, le courant du maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, et celui de l’édile de Vaulx-en-Velin (Rhône, métropole de Lyon), Hélène Geoffroy, derrière laquelle se sont placés les anciens soutiens de l’ex-président de la République François Hollande, comptent bien obtenir une « suspension » du PS de l’alliance.

Dès lundi 9 octobre, les téléphones chauffent entre la direction du parti à la rose et son opposition interne, dont Anne Hidalgo est l’un des fers de lance. « LFI, c’est le grand n’importe quoi », fustige l’adjointe de la maire de Paris, Lamia El Aaraje, qui juge aussi que l’absence de réaction de l’état-major socialiste est « grave ». « On est dans l’ordre des valeurs, de l’éthique », insiste-t-elle, en qualifiant cette crise à gauche de « tournant ».

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