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« Il est urgent de financer la science pour atteindre les objectifs de développement durable »

Le 25 septembre 2015, les chefs d’Etat et de gouvernement réunis au sein de l’Assemblée générale des Nations unies ont adopté un plan d’action d’une ampleur jamais égalée pour relever les défis majeurs auxquels fait face l’humanité : climat, inégalités, pauvreté, faim, biodiversité, santé, emploi, paix. L’Agenda 2030, décliné en dix-sept objectifs de développement durable, donne un cadre général pour transformer notre monde en un espace écologiquement sûr et socialement juste.

Une force de cet agenda est la mise au point de 169 cibles et de dizaines d’indicateurs permettant à chaque porteur d’enjeu de se mettre en ordre de marche pour atteindre ces objectifs communs. On le sait, cet agenda reste perfectible et doit mieux tenir compte des interactions entre les différents objectifs. Il représente néanmoins une boussole commune indispensable pour relever les défis globaux et nous permettre de construire un avenir durable.

Le constat est alarmant. Le 12 septembre 2023, à mi-chemin de la mise en œuvre de l’Agenda 2030, un groupe international d’experts indépendants publie un rapport, le Global Sustainable Development Report (GSDR, « rapport mondial sur le développement durable »), destiné au suivi et à l’examen de cet agenda par les Etats membres. Sans surprise, le GSDR continue de conclure, dans la lignée des rapports du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) et de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), que nous sommes loin du compte. Pire, le rapport souligne qu’en raison des crises sanitaires et politiques récentes, nous sommes encore plus éloignés des objectifs qu’il y a quatre ans.

Le rapport est formel : « Il s’agit d’un signal d’alarme : si le monde ne rectifie pas d’urgence sa trajectoire et n’amorce pas de changement transformateur, nous risquons de compromettre les progrès accomplis, d’accroître la vulnérabilité aux crises futures et de consolider des voies de développement non durables. » Face à ce constat, nous devons prendre nos responsabilités. Le monde académique, encore trop discret, doit pouvoir prendre toute sa place.

Une collaboration inclusive

Si nous voulons remettre l’humanité et la planète sur la voie de la durabilité mondiale, il est urgent de financer la science au profit de l’atteinte des objectifs de développement durable. Le concept récent de « science de la durabilité » marque un changement radical dans la construction de nouveaux systèmes de savoirs.

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