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A Lyon, la rédaction d’Euronews vote une motion de défiance contre sa direction

Après le choc social, la crise de confiance. La rédaction de la chaîne internationale Euronews a adopté, à une très large majorité, une motion de défiance contre sa direction, à l’issue d’un vote qui s’est déroulé mardi 10 et mercredi 11 octobre. La motion a été validée par 85,7 % des votants, sur une liste de 348 inscrits, avec un taux de participation de 60 %, selon les chiffres communiqués par l’intersyndicale.

D’après les syndicats (SNJ, CFE-CGC, CGT), 5 % des votants ont voté contre la motion et près de 10 % ne se sont pas prononcés. « Le niveau de participation et le résultat sont sans appel. Les journalistes d’Euronews n’ont pas confiance dans la direction de la rédaction et dans l’actionnaire principal de la chaîne. Plusieurs signaux inquiétants nous ont récemment alertés. Après un plan social drastique, qui démantèle la rédaction, des questions éthiques se posent désormais », déclare Marie Jamet, journaliste, représentante du Syndicat national des journalistes au comité social et économique de la chaîne, dont le siège social se trouve à Lyon.

« Au moment où s’ouvrent, en ce mois d’octobre, des Etats généraux de l’information en France, notre situation pose ni plus ni moins la question du niveau de liberté de la presse en Europe », ajoute une salariée qui préfère ne pas donner son nom, présente au rassemblement organisé à l’annonce des résultats, devant l’immeuble high-tech du quartier de la Confluence.

Les journalistes d’Euronews dénoncent l’opacité du fonds d’investissement European Future Media, entité qui détient la majorité des actions d’Euronews depuis 2022, elle-même propriété d’Alpac Capital. Implanté au Portugal, le fonds a racheté 88 % des actions de l’entreprise, qui étaient détenues par le magnat égyptien Naguib Sawiris, par le biais de sa holding MGN. « Les salariés n’ont pas d’informations sur la société et le groupe détenant Euronews SA. Une personne physique ou une personne morale ? », interroge un tract syndical, diffusé auprès des salariés avant le vote.

« Dérives déontologiques »

Traumatisés par un plan social quoi prévoit 197 licenciements sur 349 salariés, ainsi que la dispersion de la rédaction dans six capitales européennes, puis des recrutements futurs, les journalistes de la chaîne s’inquiètent désormais de « dérives déontologiques », comme le manque de clarté entre contenus rédactionnels et sponsorisés, le recours non encadré à l’intelligence artificielle dans les traductions, ou l’incertitude sur le traitement de l’information concernant des pays donateurs.

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