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A neuf mois des Jeux de Paris, l’équipe de France de basket garde sa ligne de conduite, mais se prépare à quelques changements

Près d’un mois et demi après la douloureuse défaite des Bleus contre la Lettonie (86-88) à Djakarta – synonyme d’une sortie dès le premier tour d’un Mondial dont ils se présentaient comme candidats au titre –, une conférence de presse s’est tenue, mardi 10 octobre, pour faire le point sur les récents sujets qui ont agité le basket français masculin.

Pendant une heure et demie, depuis le siège de la Fédération française (FFBB), à Paris, Jean-Pierre Siutat, le président de l’instance, Boris Diaw, le manager général des Bleus, et Vincent Collet, le sélectionneur, ont répondu aux questions des journalistes. Les trois hommes sont revenus sur l’échec de la Coupe du monde avant de se projeter sur la suite : à neuf mois des Jeux olympiques de Paris 2024, le basket tricolore ne connaîtra pas de grandes révolutions, même si « beaucoup de choses vont changer », assure Boris Diaw.

Vincent Collet confirmé à la tête des Bleus pour Paris 2024

Il s’agissait de l’une des principales interrogations concernant le futur de l’équipe de France : l’avenir de son sélectionneur semblait en suspens après la désillusion du dernier Mondial. Mais Vincent Collet, 60 ans, en place sur le banc des Bleus depuis 2009, a été reconduit pour les Jeux olympiques de Paris 2024.

Le président de la FFBB lui a renouvelé sa confiance. « Vincent sera le “head coach” de l’équipe masculine. Son travail au sein de l’équipe de France montre qu’il a une capacité à rebondir. Il l’a fait en 2016 et 2017 et nous a conduits sur une série de trois médailles au plus haut niveau. Il n’y a aucune ambiguïté, a affirmé Jean-Pierre Siutat. Désormais, Vincent est mis à disposition de la Fédération et peut organiser son temps pour être plus efficace vis-à-vis des missions qui l’attendent. » Comme convenu avec l’instance, l’entraîneur n’est plus sous contrat avec un club depuis la fin de la saison dernière et se consacrera pleinement à la sélection nationale.

Boris Diaw a par ailleurs précisé qu’un changement aura lieu dans le staff technique. Laurent Foirest, assistant de Vincent Collet depuis 2017, sera remplacé par un « profil différent », pour apporter plus de « complémentarité » et une « vision nouvelle » au groupe. Son successeur n’est pas encore trouvé, mais il pourrait s’agir d’un « étranger ».

Après le fiasco mondial, « une équipe qui doit être reconstruite »

Vincent Collet et Boris Diaw l’ont pleinement assumé, ils sont en grande partie responsables de l’élimination précoce des Français en Indonésie.

Le manager général a souligné que les Bleus étaient partis au Mondial avec une « construction du staff technique pas optimale » et ajouté que la compétition avait été mal appréhendée par son équipe. « Nous avons affronté des équipes au niveau trop bas en préparation, ce n’était pas prévu. On aurait dû faire preuve de plus de rigueur de notre côté. Il y a ensuite eu des erreurs de coaching et des problèmes d’humilité dans l’équipe », a détaillé l’ex-international. Vincent Collet a reconnu avoir fait des mauvais choix tactiques, illustrés par le fait de ne pas « avoir pris [Andrew] Albici » ; le meneur de Gran Canaria, habitué de l’équipe de France, est en effet un atout considérable en défense.

L’échec du Mondial a permis de se rendre compte que la sélection avait « besoin de nouveaux joueurs » et qu’elle devait « se reconstruire autour d’un objectif commun », ont insisté les deux hommes. Alors que la question du remplacement de cadres comme Nicolas Batum (34 ans) ou Nando de Colo (36 ans) va se poser, l’entraîneur des Bleus a fait savoir qu’il surveillait de près la jeune garde : Killian Hayes (22 ans) ou Bilal Coulibaly (19 ans), qui évoluent dans la prestigieuse NBA, auront notamment leur carte à jouer pour Paris 2024.

Victor Wembanyama, la solution à tous les problèmes ?

Que Vincent Collet se rassure, il devrait pouvoir compter sur une autre pépite l’été prochain. Victor Wembanyama – « l’alien du basket mondial », selon la star Lebron James – a fait part de son envie d’être de l’aventure olympique.

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Le natif du Chesnay (Yvelines) – qui ne compte pour le moment que quatre sélections en Bleus –, avait renoncé au Mondial pour préparer sa saison NBA, qu’il débutera mercredi 25 octobre, avec les Spurs de San-Antonio face aux Mavericks de Dallas.

Lire le portrait : Article réservé à nos abonnés Victor Wembanyama, l’étoile française du basket sous les feux de la NBA

Le basketteur de 19 ans portrait l’année dernière le maillot des Metropolitans 92 de Boulogne-Levallois, une équipe entraînée par un certain Vincent Collet. Le sélectionneur ne boudait pas son plaisir au moment d’évoquer la présence à Paris 2024 de son ancien joueur : « L’arrivée de Victor est très positive. Il sera une pièce maîtresse de notre équipe. L’une de ses forces est qu’il peut jouer à de nombreux postes. Cela va rebattre les cartes au sein de l’effectif mais ce ne sera que bénéfique. Les gens parlent beaucoup de lui en attaque, mais il nous sera très utile en défense ».

Est-ce que l’apport de Victor Wembanyama permettra à la France de décrocher le premier titre olympique de son histoire ? Rien n’est moins sûr : les Bleus auront la tâche ardue de se défaire de « Team USA » à qui semble promise la médaille d’or.

Joel Embiid renforce une équipe américaine « ultra-favorite »

C’est le feuilleton qui a passionné les fans de basket ces derniers jours : le cas Joel Embiid, la superstar de la NBA évoluant aux 76ers de Philadelphie. Le natif de Yaoundé, au Cameroun, a obtenu la nationalité française en juillet 2022, signe, s’il en fallait, qu’il comptait représenter la France aux Jeux. Mais, deux mois plus tard, le pivot annonçait qu’il était également devenu citoyen américain ! De quoi laisser planer le doute sur la sélection qu’il allait représenter.

Le 5 octobre, le couperet est tombé : il a fait savoir qu’il porterait les couleurs des Etats-Unis. Une décision, qui a laissé un peu d’amertume chez les Bleus : « Nous ne sommes jamais allés vers Joel Embiid. Lui a envisagé de jouer pour l’équipe de France mais nous n’avons jamais été demandeurs. je suis juste déçu d’avoir passé autant de temps et d’énergie sur un dossier où nous ne sommes pas à l’origine de la demande », a regretté Jean-Pierre Siutat.

Le meilleur joueur de la saison régulière NBA 2022-2023 vient renforcer un groupe étasunien phénoménal : Lebron James, Stephen Curry et Kevin Durant ont, entre autres, dit vouloir faire partie de l’équipe olympique. « Ils seront ultra-favoris, a résumé Vincent Collet, surtout avec Embiid au poste d’intérieur, là où se situait leur seule faiblesse. »

Une « réflexion ouverte » pour Thomas Heurtel

L’un des enjeux de cette conférence de presse était également de clarifier la situation autour du cas épineux de Thomas Heurtel. Le meneur de 34 ans – qui compte près d’une centaine de sélections sous le maillot français –, a été écarté de la sélection pour avoir signé dans le club russe du Zénith Saint-Pétersbourg, le 21 septembre 2022. Or, la FFBB a fait signer aux joueurs une charte mentionnant que ceux qui décideraient d’évoluer dans le championnat russe ne seraient plus sélectionnables en Bleus.

La mesure a provoqué l’énervement de certains cadres français après la déroute du Mondial. « On est ensemble, ça fait des années qu’on mettait quelque chose en place et on se prive de certains joueurs… On aura besoin de tout le monde à Paris » avait, par exemple, lancé Nicolas Batum dans la foulée de la défaite contre les Lettons.

Interrogé sur un possible retour du meneur, Jean-Pierre Siutat a indiqué qu’à date « il n’y a pas d’évolution du dossier », mais qu’une « réflexion est ouverte » notamment si la guerre en Ukraine est amenée à évoluer. « On regarde comment les choses évoluent côté CIO [Comité international olympique], gouvernement et CNOSF [Comité national olympique et sportif français] : s’il y a une opportunité quelconque au service du projet de l’équipe de France on le fera, mais ce n’est pas un rétropédalage. »

La situation est d’autant plus complexe que les fédérations sportives françaises ne sont pas unanimes quant à la marche à suivre dans ce dossier. Le volleyeur Jenia Grebennikov bien que jouant au Zénith Saint-Pétersbourg fait, par exemple, toujours partie de l’effectif des Bleus. Reste qu’à la différence de Thomas Huertel, il avait rejoint le club en 2021, soit bien avant l’invasion de l’Ukraine.

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