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Les effets indésirables de l’Ozempic, cet antidiabétique détourné pour maigrir, de mieux en mieux mesurés

Une boîte d’Ozempic, un antidiabétique, dans une pharmacie, à Niesky (Allemagne), le 13 avril 2023.

Il s’est imposé comme un moyen efficace pour perdre du poids. Au point que, sur le réseau social TikTok, des vidéos de jeunes femmes s’injectant une dose d’Ozempic, le plus médiatique des antidiabétiques détournés pour maigrir, se sont multipliées au cours de l’année écoulée.

Destiné d’abord aux patients atteints d’un diabète de type 2, ce médicament, commercialisé par Novo Nordisk et autorisé depuis 2017 aux Etats-Unis et 2019 en France, fait partie des analogues du GLP-1, une hormone digestive naturelle qui permet de contrôler la glycémie. A l’origine, il devait uniquement stimuler la libération d’insuline chez les diabétiques, mais il a une autre propriété : il ralentit la vidange de l’estomac, diminuant de fait l’appétit. D’où son succès.

En France, des remontées de terrain ont fait état d’un usage détourné chez des personnes non diabétiques dans un objectif de perte de poids. A tel point que l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a, le 1er mars, dans un communiqué commun publié avec l’Assurance-maladie, indiqué que l’Ozempic allait faire l’objet d’une « surveillance renforcée ».

Ce coupe-faim miracle n’est pas sans danger sur le plan gastro-intestinal. Des chercheurs de l’université de Colombie-Britannique (UBC, Canada) ont publié, jeudi 5 octobre dans le JAMA, la première étude épidémiologique montrant un lien entre les médicaments amaigrissants, dont les principes actifs sont le sémaglutide (Ozempic et Wegovy) et le liraglutide (Rybelsus et Saxenda), et des affections gastro-intestinales sévères : pancréatite, obstruction intestinale, pathologies biliaires et gastroparésie – un retard dans le passage des aliments de l’estomac vers l’intestin grêle.

Les chercheurs de l’UBC ont examiné les dossiers d’assurance-maladie d’environ 16 millions de patients américains en s’intéressant aux personnes à qui l’on avait prescrit du sémaglutide ou du liraglutide entre 2006 et 2020. Ils ont inclus des patients ayant des antécédents récents d’obésité et ont exclu les personnes atteintes de diabète ou prenant un autre médicament antidiabétique. Ils ont ensuite analysé les dossiers afin de vérifier combien de patients ont développé l’une des affections gastro-intestinales les plus graves et ont comparé ce taux à celui des patients utilisant un autre médicament amaigrissant, une combinaison de bupropion-naltrexone, destinée aux personnes obèses.

Un risque de pancréatite 9 fois supérieur

« Notre cohorte comprenait 4 144 utilisateurs de liraglutide, 613 de sémaglutide et 654 de bupropion-naltrexone. Les taux d’incidence des quatre risques graves étaient plus élevés chez les utilisateurs d’agonistes du GLP-1 que chez ceux qui prennent du bupropion-naltrexone », indique Mohit Sodhi, le premier auteur de cette lettre.

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