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Pour Sophie Binet, la ponction de l’Agirc-Arrco par l’Etat est une « ligne rouge » de la CGT

Chaque dimanche, de midi à 13 heures, Le Monde s’associe à France Inter pour animer et diffuser l’émission « Questions politiques », présentée par Carine Bécard (France Inter) avec Françoise Fressoz (Le Monde) et Nathalie Saint-Cricq (France Télévisions). L’invitée de ce dimanche 8 octobre était Sophie Binet, secrétaire générale de la Confédération générale du travail (CGT).

« Il n’est pas question » que le gouvernement se serve dans les caisses du régime de retraite complémentaire du privé, l’Agirc-Arrco, et la CGT en fait une « ligne rouge », a averti dimanche Mme Binet pendant l’émission. Dans la nuit de mercredi à jeudi, les organisations patronales et syndicales, cogestionnaires de l’Agirc-Arrco, ont conclu un accord sur le pilotage quadriennal de cette caisse. Profitant des excédents, ils ont décidé de revaloriser les pensions de 4,9 % au 1er novembre et de supprimer le « malus » de 10 % qui incitait les salariés à décaler leur départ d’un an.

Ils ont surtout fait front sur un point : leur refus d’organiser un « tuyau financier » vers l’Etat, qui leur réclame entre 1 et 3 milliards d’euros annuels d’ici 2030 pour participer au financement du relèvement des petites pensions prévu par la réforme des retraites, et au « retour à l’équilibre » du système global. Le ministère du travail avait prévenu que sans mesure de cet ordre il ponctionnerait le régime via le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS).

« J’alerte vraiment le gouvernement. Pas question que le gouvernement remette en cause cet accord et aille se servir dans les caisses », a prévenu Sophie Binet. « On a un président de la République qui n’a toujours pas compris ce que c’était que la démocratie sociale, le paritarisme, et qui pense qu’il peut aller se servir dans les caisses des salariés (…) quand il veut et pour ce qu’il veut », a-t-elle ajouté, évoquant aussi le projet de ponction des recettes de l’assurance-chômage.

« Ce serait gravissime », a insisté Mme Binet. « C’est une ligne rouge » parce que cela « va dégrader les droits des salariés du privé ». L’Etat a « d’autres leviers » pour financer sa réforme, notamment les presque « 90 milliards d’exonérations de cotisations sociales pour les entreprises », qu’il pourrait « réduire un peu », selon elle.

Elle n’a par ailleurs pas précisé si la CGT signerait l’accord paritaire, dont la date limite est fixée à mercredi. « Il y a des avancées qu’on a arrachées mais tout n’est pas réglé, (…) notamment le fait que le montant des pensions des futurs retraités va continuer à s’éloigner du montant de leur dernier salaire », a-t-elle expliqué. « On en débat lundi en bureau confédéral », mais à la CGT, « on consulte très largement nos fédérations et unions départementales » avant de « décider de signer ou pas » et « ça va prendre quinze jours ».

Le Monde

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