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Au Vatican, malgré le huis clos, les divergences se font entendre pendant le synode sur l’avenir de l’Eglise catholique

Le pape François lors du synode sur l’avenir de l’Eglise catholique, au Vatican, le 6 octobre 2023. REUTERS/Gugliemo Mangiapane

L’information est tombée jeudi 5 octobre, en plein milieu d’une conférence de presse du Saint-Siège, au Vatican, sur le synode convoqué par le pape François pour réfléchir à l’avenir de l’Eglise catholique. L’un des membres de l’assemblée, le très conservateur cardinal allemand Gerhard Müller, était invité le soir même sur le plateau chaîne américaine EWTN – tout aussi conservatrice – pour parler de ce synode voulu par François pour changer la culture dans l’Eglise, intégrer plus de laïcs dans la gouvernance et parler de sujets clivants comme la place des femmes, les violences sexuelles ou encore l’accueil des personnes LGBT.

Or, depuis des semaines, le pape est formel : du synode et de ses travaux, il ne saurait être question dans les prises de parole publique des membres qui y siègent, du 4 au 29 octobre, première étape d’un processus qui doit se clore avec une seconde grande réunion en octobre 2024.

Si le très contraignant secret pontifical n’est pas imposé, il est demandé aux membres de respecter la « discrétion ». Il n’en fallait pas plus pour créer, selon un participant, de l’émoi parmi les membres, inquiets de savoir ce que le cardinal allait dire. Personne n’ignore sa position pour le moins circonspecte à l’égard d’un synode qu’il a déjà qualifié de « tentative de prise de contrôle hostile » de l’Eglise catholique.

Peur de la division

Sur ces discussions à huis clos d’évêques, de religieux et de clercs, plane l’ombre redoutée de la division d’une Eglise catholique polarisée entre ceux qui attendent beaucoup de changements de cet évènement et ceux qui, au contraire, sont terrifiés par ce qu’il pourrait engendrer.

Par peur de la division, certains ont décidé, comme l’admet un participant, « de fermer les écoutilles » afin de ne pas être sensibles aux pressions de l’extérieur. « Je ne lis rien de ce qui se passe dehors tant que je suis dedans », poursuit ce dernier sous couvert d’anonymat. Pourtant, les divisions et les positions radicalement différentes sont aussi bien présentes à l’extérieur qu’à l’intérieur.

Certes, selon les délégués qui veulent bien parler, les « échanges sont bons et l’ambiance fraternelle », mais ils sont nombreux à admettre que certains visages demeurent fermés, signe de leur opposition au processus, ou que des signes d’incompréhension apparaissent entre les délégués. « Il faut dire aussi que certains ne sont pas habitués à voir des femmes parler et encore moins à devoir les écouter quand elles le font… », note un membre.

« Plan manipulation »

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