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Le major de l’Institut national du service public, ex-ENA, a choisi la direction de la Sécurité sociale

C’est la fin d’une époque, et le symbole de la réforme de la haute fonction publique. Le major de l’Institut national du service public (INSP, qui remplace l’ENA depuis le 1er janvier 2022), Vincent Malapert, a choisi la direction de la Sécurité sociale comme premier poste, mais pas les grands corps.

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La promotion Guillaume-Apollinaire, qui vient d’achever sa scolarité et fait des choix d’affectation, ne pouvait plus intégrer directement un grand corps après l’école. C’était l’une des mesures les plus emblématiques de la réforme de la haute fonction publique, engagée par le chef de l’Etat au printemps 2019. Jusqu’alors, les quinze meilleurs élèves (la « botte ») des promotions formées à l’ENA pouvaient choisir d’occuper leur premier poste au sein du Conseil d’Etat, de l’Inspection générale des finances ou de la Cour des comptes.

Pénétrer d’entrée de jeu dans le sérail de l’aristocratie républicaine assurait une carrière protégée des vicissitudes professionnelles. Un corporatisme, une rente, maintes fois pourfendue par Emmanuel Macron, dont les racines remontaient souvent à Sciences Po Paris et aux meilleurs lycées de la capitale.

Ouvrir la haute fonction publique

L’objectif du président de la République était de fonder le parcours des hauts fonctionnaires sur le mérite et l’expérience, plus que sur la réussite d’un concours à 25 ans. L’idée était aussi d’ouvrir la haute fonction publique pour la rendre plus fidèle à la composition de la société. Cela s’inscrivait dans une refondation d’ensemble. L’ENA s’est transformée en INSP, avec la suppression du classement de sortie (en 2024), la rénovation des concours ou de la formation. Un service consacré aux ressources humaines a, enfin, été créé.

La plupart des grands corps ont été supprimés. Ces statuts protecteurs, qui encadraient les fonctions de préfet, d’inspecteur des finances ou de diplomate, ont été remplacés par un autre regroupant l’ensemble des hauts fonctionnaires : le corps des administrateurs de l’Etat. Ceux du Conseil d’Etat et de la Cour des comptes demeurent cependant. Mais on y entre dorénavant après une expérience de terrain et selon un mode de sélection renouvelé.

« J’ai remis de la force et de la vitalité dans la haute fonction publique, à laquelle je crois et d’où je viens, se félicitait Emmanuel Macron, fin août. Et j’ai réintroduit de l’ouverture et de la méritocratie. » La sortie de l’INSP est un symbole, mais il ne signe pas le succès de la réforme engagée. Seule l’expérience montrera si les portes du sérail ont été définitivement fermées, ou si les initiés ont trouvé quelque voie dérobée.

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