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Financement du sport : le ministère cherche à rassurer sur l’absence de « gueule de bois » post-Paris 2024

« Nous sommes confiants. » « Nous avons la garantie. » « Nous avons l’assurance. » Au ministère des sports et des Jeux olympiques et paralympiques, on n’a pas hésité, mercredi 27 septembre, à user de déclarations à caractère rassurant lors de la présentation du projet de loi de finances pour 2024, et plus particulièrement du budget qui devrait être dévolu au sport.

Il s’agissait de se projeter déjà au-delà de l’été 2024 et des JO, et de chercher à convaincre qu’il n’y aura pas de « gueule de bois » post-olympique en ce qui concerne les soutiens à la pratique sportive, comme un certain nombre de parlementaires et d’élus locaux en avaient exprimé la crainte, voici un an. Les équipes d’Amélie Oudéa-Castéra se sont ainsi échinées à jouer la carte du « tout va bien se passer » quand les données figurant dans les documents budgétaires sont de nature à alimenter cette crainte d’une dépression post-JO.

Dans le projet de loi de finances pour 2024, les crédits de paiement affectés à la mission sport, jeunesse et vie associative baissent de 1,76 milliard d’euros en 2024 à 1,6 milliard en 2025 et en 2026. C’est aussi ce qui figure dans le projet de loi de programmation des finances publiques pour 2023-2027, pour lequel le gouvernement va faire usage de l’article 49.3.

Ces chiffres correspondent certes à un périmètre « qui va au-delà du seul domaine du sport », comme le relève le ministère. Ils n’en marquent pas moins « facialement une baisse de 130 millions d’euros en crédits de paiement » pour les seules politiques publiques en faveur du sport, pour 2025 et 2026, admet-on auprès de Mme Oudéa-Castéra.

« Un effet trompe-l’œil sur 2025 et 2026 »

Si le terme « facialement » est utilisé pour qualifier ce recul des financements, c’est, explique-t-on au ministère, qu’« il y a un effet trompe-l’œil sur 2025 et 2026 ». Tout d’abord, cette baisse actera la disparition, après 2024, des mesures « exceptionnelles » liées aux Jeux : cela représenterait « environ 50 millions d’euros ».

Mais cette baisse traduirait aussi un possible écart entre les financements qui, sur le papier, pourraient être utilisés – les autorisations de paiement – et les financements qui, dans la réalité, pourraient être débloqués – les crédits de paiement. Cela vaudrait tout particulièrement pour le nouveau plan de financement de 5 000 équipements sportifs, annoncé début septembre par le président la République, qui devrait mobiliser 100 millions d’euros par an pendant trois ans.

Le ministère assure avoir « la garantie de ces 100 millions par an en autorisations » de paiement, mais il souligne que « le rythme des décaissements pourrait être un peu plus long », contribuant ainsi, pour une part, à la baisse affichée des crédits de paiement. « Nous avons l’affichage d’une stabilité pluriannuelle de l’engagement du gouvernement, la trajectoire pour 2025 et 2026 nous permet d’être confiants sur une absence de décrochage », fait-on valoir auprès de Mme Oudéa-Castéra, alors que cette dernière a répété, à plusieurs reprises ces derniers mois, que « la lumière ne s’éteindra pas lorsque nous clôturerons les Jeux » et que le budget du sport ne baissera pas après 2024.

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