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Harcèlement scolaire : 55 courriers envoyés par le rectorat de Versailles « posent question »

Gabriel Attal, ministre de l’éducation nationale, à l’Elysée, à Paris, le 13 septembre 2023.

« Il y a eu une erreur, une faute. Ces familles n’auraient pas dû recevoir ces courriers », assure Gabriel Attal, lundi 25 septembre, devant le rectorat de Versailles. Le ministre de l’éducation nationale poursuit son opération transparence et fermeté face au harcèlement scolaire. Il est allé rencontrer les personnels et le nouveau recteur de cette académie, après la révélation par BFM-TV d’un courrier au ton menaçant envoyé aux parents de Nicolas, l’adolescent qui s’est suicidé, début septembre, à Poissy.

Ce type de missive est habituellement adressé aux familles qui menacent ou agressent des agents de l’éducation nationale. Selon M. Attal, sur l’année scolaire 2022-2023, « 120 courriers dits de réprobation » ont été envoyés par le rectorat de Versailles, marqué, en 2020, par l’assassinat du professeur d’histoire-géographie Samuel Paty. Et « 55 semblent poser question », a annoncé le ministre, lundi, qui attend encore des investigations complémentaires pour faire la lumière sur ces dysfonctionnements.

Le scandale survient alors que la première ministre, Elisabeth Borne, doit présenter, mercredi 27 septembre, un plan interministériel de lutte contre le harcèlement. Parmi les pistes explorées : la confiscation du téléphone portable des élèves harceleurs, leur bannissement des réseaux sociaux, l’envoi d’un questionnaire à tous les élèves pour détecter « les signaux faibles », des cours d’empathie à l’école primaire ou le renforcement du programme pHARe (programme de lutte contre le harcèlement à l’école) en cours de généralisation dans les établissements scolaires.

Gabriel Attal a confirmé, lundi, à Versailles, vouloir également renforcer les moyens des rectorats avec « des personnels dédiés » à la lutte contre le harcèlement. « La situation ne se gère pas avec des courriers, mais avec de l’humain », assure le ministre.

« Je regrette de ne pas avoir eu connaissance de ces courriers »

La gestion par l’académie de Versailles de ce fléau qui toucherait près d’un élève sur dix est devenue, en quelques jours, le symbole des manquements de l’éducation nationale dans ce domaine. Le courrier reçu, le 4 mai, par les parents du jeune Nicolas, qui s’est suicidé, le 5 septembre, à l’âge de 15 ans, a provoqué une première polémique à la mi-septembre, avant qu’un deuxième courrier, sur certains points semblables au premier et également envoyé par le rectorat de Versailles, ne soit révélé, vendredi 22 septembre, par BFM-TV.

Mécontent de la réaction de l’école après des suspicions d’attouchement sur sa fille de 11 ans par un animateur périscolaire, le père d’une élève avait porté plainte contre X, à la mi-mars, avant de recevoir un courrier similaire à celui reçu par les parents de Nicolas, début mai.

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