Close

En Suède, la chute de la couronne relance les discussions sur l’euro

Il y a vingt ans, le 14 septembre 2003, les Suédois ont dit non à la monnaie unique, lors d’un référendum organisé trois jours seulement après le meurtre à Stockholm de la ministre des affaires étrangères Anna Lindh, une des porte-drapeaux de la campagne en faveur du « oui ». Certains experts pensaient alors que sa mort ferait basculer l’opinion publique, jusqu’alors hostile à l’euro. Cela n’a pas été le cas : 56 % ont voté « non ».

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés La Suède s’enfonce dans la déprime économique

Depuis, les Suédois n’ont jamais regretté leur choix. Lorsque la crise de la dette a frappé la zone euro, ils s’enorgueillissaient de voir leur monnaie nationale se porter aussi bien. En 2013, elle s’échangeait à 8,20 couronnes pour 1 euro. Cette époque est révolue. Il faut désormais compter avec près de 12 couronnes pour 1 euro.

De quoi réveiller les discussions sur une éventuelle adhésion de la Suède à l’Union économique et monétaire. L’offensive a été lancée par le chef de file des Libéraux, Johan Pehrson, actuel ministre du travail. A la faveur d’une tribune, publiée dans le journal Svenska Dagbladet, le 14 septembre, jour anniversaire du référendum de 2003, M. Pehrson propose ainsi de relever le niveau d’intégration de la Suède à l’Union européenne « de basic à premium », en adoptant l’euro d’ici à 2028.

Dans une impasse

Lançant ainsi la campagne de son parti pour les élections européennes de 2024, le leader des Libéraux estime que la couronne, adoptée il y a cent cinquante ans par la Suède, est désormais dans une impasse. Non seulement son affaiblissement a « endommagé l’image de la Suède et des entreprises suédoises », écrit M. Pehrson, mais « nous importons de l’inflation qui fait monter en flèche le prix des denrées alimentaires et des biens intermédiaires », sans compter que « les vacances coûtent cher ».

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Härnösand, une ville suédoise dans la tourmente immobilière

Si le parti libéral est pour le moment le seul, sur la scène politique, à présenter un calendrier, un sondage, publié le 14 septembre, révèle un changement notable dans l’opinion publique : alors que 19 % des personnes interrogées étaient favorables à l’euro en mai et 54 % étaient contre, les partisans de la monnaie unique sont désormais 30 % et ses détracteurs ne sont plus que 47 %.

Parmi ceux qui ont changé de camp : le milliardaire Christer Gardell, cofondateur et PDG de la société d’investissement Cevian Capital, qui avait voté « non » en 2003. En décembre 2022, il avait déjà qualifié la couronne de « petite monnaie de merde ». Dans un entretien au journal économique Dagens Industri, en juin, il allait encore plus loin, affirmant qu’« avec du recul, la décision prise en 2003 était une erreur » et que, sans l’euro, la Suède risquait de se retrouver « dans la même ligue économique que la Roumanie ou la Bulgarie ».

Il vous reste 42.8% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

source

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

0 Comments
scroll to top