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Nelly Garnier, vice-présidente de LR : « Face aux flux migratoires, gardons-nous de tomber dans une logique racialiste »

Nombre de Français attendent un discours de fermeté sur l’immigration, face à un sentiment de décennies d’impuissance dans la maîtrise des flux. Mais ce qui n’est pas exprimé de manière suffisamment claire aujourd’hui, c’est qu’il nous appartient de répondre à cette attente en nous gardant de tomber dans une logique racialiste.

Nous vivons actuellement un glissement dangereux. De nombreux participants au débat public, parfois même sans s’en rendre compte, adoptent une rhétorique qui pose la question de l’immigration comme celle du remplacement d’une race par une autre. Ainsi, à une vitesse vertigineuse, sont devenues communes les expressions d’« invasion barbare », de « submersion », de « colonisation » et finalement l’idée, explicitement assumée ou non, du déversement d’un continent sur l’autre.

Les images d’arrivées de migrants à Lampedusa sont utilisées pour créer le choc visuel soutenant la thèse portée dès 1973 par Jean Raspail dans Le Camp des saints. La thèse est facile et elle permet sans nul doute de libérer une colère face à des années de mauvaise gestion des flux migratoires. Cependant, il est de notre devoir de ne pas y céder, d’abord parce qu’elle est contraire à notre histoire, ensuite parce qu’elle n’apportera pas de solutions à nos maux.

Prendre part à la nation

En réalité, le problème posé par l’arrivée de nouveaux migrants ne porte pas tant sur la transformation d’une supposée race française, mais sur la mise en danger de l’unité nationale et de notre modèle social. Comme l’exprimait Ernest Renan dans sa conférence à la Sorbonne, le 11 mars 1882 : « De nos jours, on commet une erreur plus grave : on confond la race avec la nation. » Dans ce texte, l’historien soutient que la force de la France est qu’elle n’est pas une race, pas une langue, mais le produit de la volonté de ses habitants de vivre ensemble. Et, selon son expression bien connue, il conclut : « L’existence d’une nation est un plébiscite de tous les jours. »

Le nœud du problème est bien là. Notre difficulté aujourd’hui est qu’une partie des personnes issues de l’immigration se refusent à prendre part à la nation. Cette nation définie par Renan tout à la fois comme « la possession en commun d’un riche legs de souvenirs » et « le consentement actuel, le désir de vivre ensemble, la volonté de continuer à faire valoir l’héritage qu’on a reçu indivis ». Par conséquent, ce qui doit nous interroger est le refus d’une partie de la population d’exprimer ce plébiscite quotidien. Il n’est pas besoin de compter les Kevin et les Matteo parmi les personnes interpellées en juillet pour savoir que ces émeutes traduisent un échec de l’intégration. Le lien à faire n’est pas entre délinquance et immigration, mais entre délinquance et échec de l’intégration.

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