Trois Palestiniens ont été tués, et trente autres blessées, mardi 19 septembre au soir à Jénine, par des tirs israéliens, a annoncé le ministère de la santé palestinien. L’armée israélienne a affirmé avoir mené une opération dans le camp de réfugiés de cette ville du nord de la Cisjordanie. Un drone militaire a « attaqué » le camp, a reconnu l’armée, sans plus de précision.
Le ministre de la défense israélien, Yoav Galant, a estimé, dans un communiqué, que le raid militaire à Jénine faisait partie des « mesures nécessaires pour empêcher des activités terroristes ».
« La situation n’est pas claire. Il y a des bruits d’explosions et de tirs et nous ne pouvons pas circuler », avait affirmé un peu plus tôt Mahmoud Sadi, directeur du Croissant-Rouge palestinien à Jénine, joint au téléphone par un journaliste de l’Agence France-Presse (AFP). Egalement par téléphone, le gouverneur par intérim de Jénine, Kamal Abou Rob, a déclaré à l’AFP vers 21 h 30 heure locale (20 h 30 à Paris) que l’armée israélienne s’était retirée après avoir « visé une maison » récemment utilisée pour abriter un Palestinien recherché par les services de sécurité israéliens.
L’armée israélienne a affirmé avoir réagi « à des tirs contre ses forces par des tirs à balles réelles » durant une « opération antiterroriste dans le camp de Jénine ».
En juillet, l’armée israélienne avait mené une opération d’envergure à Jénine, bastion de groupes armés palestiniens, au cours de laquelle treize Palestiniens et un soldat avaient été tués.
Jénine, cible répétée d’opérations israéliennes
Depuis le début de l’année, le nord de la Cisjordanie a été le théâtre de violences récurrentes de colons juifs à l’encontre de Palestiniens ainsi que d’attaques palestiniennes répétées contre des Israéliens. Jénine et le camp de réfugiés ont été visés à plusieurs reprises par des opérations israéliennes. La Cisjordanie est occupée par Israël depuis 1967.
Par ailleurs, dans la bande de Gaza, un Palestinien a été tué mardi par des tirs de soldats israéliens près de la barrière séparant Israël de ce territoire palestinien sous le contrôle du mouvement islamiste Hamas, selon les autorités locales. L’armée israélienne a fait état de « centaines d’émeutiers » du côté palestinien de la clôture et déclaré avoir eu recours à des « moyens antiémeute et des tireurs d’élite » pour les disperser, selon un communiqué.
Le point de passage d’Erez, entre Israël et la bande de Gaza, qui devait rouvrir lundi matin, est resté fermé mardi, après une succession d’affrontements ces derniers jours entre jeunes Palestiniens et soldats israéliens postés de l’autre côté de la barrière érigée par Israël autour de la bande de Gaza.
Mardi soir, le porte-parole de la présidence palestinienne, Nabil Abou Roudeina, a condamné la poursuite de « l’agression » israélienne.
Au moins 236 Palestiniens ont été tués depuis le 1er janvier, ainsi que 28 Israéliens, 1 Ukrainienne et 1 Italien, selon un décompte de l’AFP établi à partir de sources officielles. Parmi les Palestiniens se trouvent des combattants et des civils, dont des mineurs ; parmi les Israéliens, en majorité des civils, dont des mineurs ainsi que trois membres de la minorité arabe.
