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Planification écologique : autour d’Elisabeth Borne, une réunion des partis politiques aux airs de « déjà-vu »

La première ministre, Elisabeth Borne, et le ministre de la transition écologique, Christophe Béchu, à Matignon, à Paris, le 18 septembre 2023.

Ceux qui sont venus y sont allés en traînant des pieds. L’invitation, formulée par la première ministre, Elisabeth Borne, lundi 18 septembre, aux chefs des partis représentés au Parlement, pour leur exposer son grand plan de planification écologique, avait, pour la plupart, les allures de « déjà-vu ». Sur le fond comme sur la forme.

Sur la table, les participants ont trouvé un document titré « France nation verte », détaillant les efforts à réaliser, en tout point identique à celui présenté par la cheffe du gouvernement, le 12 juillet. Le document était d’ailleurs daté de « juillet 2023 ». Il s’agissait cette fois d’en parler « de vive voix », défend-on à Matignon. « C’est le feuilletonnage communicationnel le plus long de l’histoire politique française », moque Marine Tondelier, secrétaire nationale d’Europe Ecologie-Les Verts.

La première ministre entendait réitérer le format de la « rencontre de Saint-Denis », l’« initiative politique d’ampleur » du chef de l’Etat qui avait réuni, le 31 août, au sein de l’ancienne abbaye royale de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), ses alliés comme ses opposants, pour passer en revue, en douze heures, les sujets de la rentrée.

« Opération de communication »

Mais l’attrait de la nouveauté s’étant émoussé, la réunion a été boycottée par Manuel Bompard, à la tête de La France insoumise, qui a refusé de « participer à une nouvelle opération de communication sans effet après celle effectuée par le président de la République ». Le président du Rassemblement national (RN), Jordan Bardella, l’a aussi snobé, remplacé par l’eurodéputée du RN Mathilde Androuët, méconnue de tous les convives. « Il y avait un côté “bis repetita” dérangeant pour lui », tente de justifier l’élue du parti d’extrême droite.

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La première ministre devait donner, lundi, le premier coup de gong d’un plan « sans précédent », maintes fois repoussé, visant à mettre au jour le travail de fourmi orchestré par Antoine Pellion, secrétaire général à la planification écologique. A grand renfort de graphiques et de tableur Excel, il s’agissait de montrer le chemin emprunté par le gouvernement pour réduire de 55 % d’ici à 2030 les émissions de gaz à effet de serre. La France, condamnée pour « inaction climatique » en 2021, doit devenir une nation « pionnière » de la transition écologique. « Faire plus en sept ans que ce qui a été fait en trente-trois ans », martèle Elisabeth Borne, depuis octobre 2022.

Un moment historique, selon le gouvernement, conclu en un peu plus de deux heures, dans l’un des petits salons de Matignon. « Lorsqu’on parle d’écologie, les gens ont toujours des rendez-vous après la réunion », soupire l’écologiste Marine Tondelier. Le constat des émissions carbones, dense et détaillé, ventilé par secteur, n’a donné lieu à aucune contestation.

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