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Le groupe islamophobe d’ultradroite AFO ciblait les imams et des musulmans

Ils avaient peur du « grand remplacement » et de la « guerre civile » à venir en cas de nouvel attentat djihadiste, alors ils ont décidé de prendre les devants en projetant de tuer des imams salafistes, d’empoisonner de la nourriture halal ou encore de jeter des explosifs au hasard dans les véhicules de familles musulmanes.

Dans son réquisitoire définitif, révélé par l’Agence France-Presse et auquel Le Monde a eu accès, le Parquet national antiterroriste a demandé, le 30 mai, la requalification et le renvoi devant le tribunal correctionnel – et non pas les assises, comme envisagé dans un premier temps – de quinze personnes (douze hommes et trois femmes) membres présumés du groupe d’ultradroite Action des forces opérationnelles (AFO) pour « association de malfaiteurs terroriste ». Un seizième individu est poursuivi uniquement pour des infractions à la législation sur les armes. En nombre de personnes incriminées, le dossier AFO est le dossier d’ultradroite le plus important jusqu’aujourd’hui présenté devant la justice.

A l’origine d’AFO, il y a Volontaires pour la France (VPF), une association tout ce qu’il y a de plus officielle, fondée sous l’égide du général Antoine Martinez et de l’homme politique Yvan Blot, ancien eurodéputé du Front national, pour « combattre l’islamisation du pays et la confiscation du pouvoir populaire » à la suite des attentats de 2015. Lassés par le légalisme prôné par VPF et par le manque d’action concrète, quelques membres de VPF fondaient AFO, conçu initialement comme la branche armée de VPF, à l’été 2017, puis faisaient sécession à l’automne de la même année. Plusieurs sections de VPF, notamment celles du Nord et de l’Ouest, suivaient Guy S. et Dominique C., les deux fondateurs d’AFO, dont les services spécialisés ont évalué les effectifs à une cinquantaine de personnes.

« Citoyen soldat »

AFO est structuré en trois cercles, chacun se voyant attribuer une couleur. Les « blancs » ne sont pas destinés à passer à l’action mais à fournir une aide logistique. Les « gris » sont des formateurs et peuvent appuyer des actions. Les « noirs », une dizaine de personnes, sont destinés à passer à l’action, ils sont clandestins et inconnus des autres. C’est dans cet objectif, d’ailleurs, qu’AFO a privilégié le recrutement de personnels issus de l’armée, des forces de l’ordre ou du monde de la sécurité. Ainsi, on compte parmi les mis en examen un ancien militaire, un réserviste, un ex-sous-officier. Le groupuscule compte également plusieurs tireurs sportifs inscrits dans des clubs de tir.

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