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Marion Maréchal, tête de liste aux européennes pour Zemmour face au Rassemblement national

Marion Maréchal et Eric Zemmour, à Pierrefitte-sur-Sauldre (Loir-et-Cher), lors de la « fête de la violette », le 24 juin 2023.

La dernière fois que Marion Maréchal a croisé Jordan Bardella, ils ont bien ri. C’était devant témoins, en mai, à la Conférence d’action politique conservatrice de Budapest, raout conservato-trumpiste organisé par le premier ministre hongrois, Viktor Orban, et labellisé « No Woke Zone ». « On n’a pas dévoilé nos cartes, mais on ne s’est pas évités », se souvient-elle. La prochaine fois, ce sera, sans doute, pour un débat dans le cadre de la campagne des élections européennes, que l’ancienne députée du Front national anticipe à fleurets mouchetés. « C’est particulier pour moi, confie-t-elle. Comment réagirai-je ? Je ne sais pas. Je ne me suis jamais retrouvée en débat face au RN [Rassemblement national]. »

La petite-fille de Jean-Marie Le Pen mènera la liste du parti Reconquête ! pour le scrutin européen de juin 2024. Une annonce faite par Eric Zemmour, mercredi 6 septembre, dans les colonnes du Figaro, au même endroit que Jordan Bardella, trois jours plus tôt. Sur la même ligne de départ, l’ancienne icône nationaliste et conservatrice, malmenée par sa tante Marine Le Pen quand elle défendait au Rassemblement national des positions décrites comme « droitardes » et réactionnaires ; et le nouveau président du mouvement lepéniste, créature politique propulsée en 2018, au moment où Marion Maréchal prenait ses distances avec le parti familial et la vie publique.

Ils se sont peu croisés au RN, davantage dans le cadre privé lorsque, par amour, Jordan Bardella s’est trouvé rattaché à la famille Le Pen. L’une joue la survie de son parti aux 7 % des voix à la présidentielle de 2022, visant modestement un score supérieur à 5 % en juin, qui permettrait d’envoyer des représentants au Parlement européen ; l’autre n’ambitionne rien d’autre que la première place pour le RN, qu’il rêve de voir au pouvoir en 2027.

C’est un duel dont personne, à l’extrême droite, ne veut. Jordan Bardella rêve d’un face-à-face avec le camp présidentiel, pour des élections européennes qu’il souhaite transformer en référendum sur la politique d’Emmanuel Macron. Avec Marion Maréchal, Reconquête ! ambitionne la mise à mort du parti Les Républicains (LR) – après le fiasco de 2019, où la droite n’avait récolté que 8,3 % des voix –, pour s’installer en parti pivot d’une hypothétique union des droites. Tous deux, enfin, parce qu’ils se trouvent des atomes crochus, refusent d’insulter l’avenir et partagent les mêmes obsessions identitaires – ainsi que quelques amis, tel Paul-Alexandre Martin, patron de l’agence de communication du RN, e-Politic. Ils se disputeront pourtant l’électorat d’extrême droite, une partie de l’électorat conservateur et des alliés partout en Europe, dans l’espoir de constituer un groupe puissant à Strasbourg.

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