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Les compagnies aériennes et gestionnaires d’aéroports refusent toutes nouvelles taxes

Sur le tarmac de l’aéroport de Sydney (Australie), le 29 novembre 2021.

Ce n’est pas une surprise, le projet du gouvernement de taxer les concessions, notamment aéroportuaires, provoque la crispation de tous les acteurs du transport aérien. C’est le ministre des transports, Clément Beaune, qui a mis le feu aux poudres en évoquant, mardi 29 août lors de l’université d’été du Medef, un alourdissement de la fiscalité pour les concessionnaires d’aéroports, et même la création de nouveaux prélèvements, notamment sur le kérosène. Il faut dire que l’objectif du gouvernement est de financer son grand plan de développement du rail, pour lequel il prévoit d’investir 100 milliards d’euros d’ici à 2040.

Gestionnaires d’aéroports et compagnies aériennes, ciblés en raison de leurs responsabilités dans le réchauffement climatique, sont vent debout contre tout alourdissement de leur fiscalité. « Nous sommes fermement opposés à cette taxation », s’exclame Pascal de Izaguirre, PDG de Corsair et président de la Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers (FNAM).

« C’est une source d’inquiétude et d’incompréhension pour le secteur », déplore de son côté Thomas Juin, président de l’Union des aéroports français (UAF). A en croire ce dernier, le moment est très mal choisi pour demander une contribution supplémentaire aux aéroports.

Plutôt faire payer les voyageurs en train

« Nous nous remettons à peine d’une crise sans précédent, avec un effondrement de l’activité de près de 70 % en 2020, lors de la survenue de la pandémie de Covid-19, et le premier réflexe du gouvernement, c’est d’introduire de nouvelles taxes sur le transport aérien », s’emporte le président de l’UAF. Ce dernier trouverait « plus juste et cohérent que ce soient les voyageurs du train qui contribuent au plan de financement du rail plutôt que les passagers de l’aérien, qui vont déjà devoir financer la transition énergétique » du secteur.

Les plus farouches adversaires aux taxations supplémentaires sont les compagnies aériennes. Ces dernières, signale le président de la FNAM, ont déjà été informées de la volonté du gouvernement d’« augmenter de 600 millions d’euros sur quatre ans » la taxe de solidarité sur les billets d’avion, dite « taxe Chirac ». M. Izaguirre ne veut pas non plus entendre parler d’une taxe sur le kérosène. « Cela ne marche pas », fait-il savoir, « car cela n’est pas propre à la France » – c’est un règlement international. Le principe de non-taxation du kérosène date de la convention de l’Organisation de l’aviation civile internationale de Chicago, en 1944.

« Dégrader la compétitivité »

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