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Les sorties cinéma : « Le Gang des Bois du Temple », « Le Ciel rouge », « Le Château solitaire dans un miroir »…

LA LISTE DE LA MATINALE

« Le Gang des Bois du Temple », 2022.

Deux films dominent cette semaine de rentrée : un hold-up poétique dans le 9-3 qui tire du côté de la pensée marxiste (Le Gang des Bois du Temple) et une chronique des sentiments estivale dans une forêt en flammes, qui regarde du côté du conte romantique allemand (Le Ciel rouge). Une offre minimaliste qui succède à une fréquentation de l’été spectaculairement rétablie, offre qui sera rapidement étoffée dans les semaines à venir.

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« Le Gang des Bois du Temple » : Robin des bois du 9-3

Quel magnifique film de hold-up se dit-on, au sortir de la séance. Magnifique de ne surtout pas ressembler à ce que l’on en attend, à l’instar des plus grands « néonoirs ». Magnifique, plus précisément, d’être retravaillé de l’intérieur, acclimaté à une donne géographique et sociale, redéfini selon un tempérament artistique.

L’artiste, ici, se nomme Rabah Ameur-Zaïmeche, c’est l’un des plus grands cinéastes français en activité. Il nous propose Le Gang des Bois du Temple, son septième long-métrage, l’un des plus beaux. Parmi les tours et les parvis, les bretelles d’autoroute et les garages, l’église et les méchouis, s’y met en place une action à double détente. Ici, réchappé de Balzac, M. Pons, qui vient de perdre sa mère et fait gentiment son tiercé chaque matin au café du coin quand il ne garde pas les enfants de ses voisins, et dont on apprendra qu’il fut en d’autres temps un tireur d’élite de l’armée française. Cela a son importance. Là, une bande de Franco-Maghrébins de l’ancienne génération, plutôt tranquilles sous leur bob une fois que les kalachs sont rentrées, qui ont fait l’école de la République et de la rue, pris la diagonale de la délinquance ensemble et organisent un gros coup qui leur permettra de continuer à nourrir les pigeons du quartier en se souciant un peu moins de leur avenir.

Le film est inspiré d’un fait divers de 2014, au cours duquel un gang de petits délinquants de Seine-Saint-Denis, emmené par un Gitan du Val-d’Oise, a braqué sur une bretelle de l’autoroute A1, à hauteur de la porte de La Chapelle, un convoi diplomatique du prince saoudien Abdel Aziz Ben Fahd. Rabbah Ameur Zaimèche, mêlant les braqueurs, le tireur d’élite et les mercenaires du prince saoudien, réagence la chose en fable contemporaine à la fois politique et poétique. J. Ma.

Film français de Rabah Ameur-Zaïmeche. Avec Régis Laroche, Philippe Petit, Marie Loustalot, Kenji Meunier, Lucius Barre, Salim Ameur-Zaïmeche, Kamel Mezdour, Nassim Zazoui, Rida Mezdour, Sylvain Grimal, Mohamed Aroussi, Slimane Dazi (1 h 54).

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